25 mars 2014

Navrant !

Le premier tour des élections municipales a eu lieu dimanche 23 mars. Certaines listes ont été élues à ce premier tour, et dès les résultats connus, on a vu fleurir sur Wikipédia des modifications sur les articles des communes, indiquant que c'était Machin-Truc qui était le nouveau maire. Ces gens là ont le droit de vote, comme tout français majeur, mais savent-ils vraiment ce pourquoi ils ont voté ? On pourrait en douter, parce que si la liste a gagné les élections au suffrage universel, le maire n'est pas encore élu, il ne le sera que pendant la première réunion du nouveau conseil municipal qui se tient dans la semaine qui suit les élections, traditionnellement le vendredi, mais ça peut aussi être un autre jour. Lors de ce premier conseil, le maire et les adjoints sont élus par les conseillers municipaux. Donc, avant cette date, on ne peut pas affirmer que Machin-Truc est le nouveau maire, puisqu'on ne le sait pas encore.

Ce n'est pas parce que Machin-Truc est tête de liste qu'il sera forcément élu, même s'il a de très fortes chances. Déjà, il peut mourir entre temps (certes, c'est un cas extrême), mais il peut aussi être désavoué par son conseil qui préfère quelqu'un d'autre, et le cas s'est déjà produit. Il peut aussi bien être tête de liste pour des raisons de parité, puisqu'il faut un homme/une femme dans un ordre rigoureux, et ce n'est pas parce que madame Bidule-Chose est tête de liste devant monsieur Machin-Truc, que ce n'est pas Machin-Truc qui sera élu, c'est juste qu'il y a un homme de moins dans la liste et qu'il fallait respecter cette sacro-sainte parité.

Dans la grande majorité des cas, c'est effectivement la tête de la liste gagnante qui sera le prochain maire, mais de toutes façons, il faut attendre qu'il soit effectivement élu, ce que beaucoup trop de gens n'ont pas totalement compris. On a même vu des contributeurs très mécontents qu'on supprime leur ajout venir se plaindre en disant qu'ils savent mieux que les autres, puisqu'ils sont de ce village, et que même monsieur Machin-Truc a téléphoné à leur père pour annoncer sa victoire..

Deux conclusions : déjà, il ne faut jamais "vendre la peau de l'ours qu'on ne l'ait mis par terre", et aussi qu'il est bien dommage qu'on ne fasse plus d'instruction civique à l'école...

Sans entrer dans les détails (scrutin national ou local, etc..), sont élus au suffrage universel :
- Le président de la république (depuis 1962)
- les députés nationaux
- les députés européens
- les conseillers régionaux
- les conseillers généraux
- les conseillers municipaux
- les délégués aux communautés d'agglo ou de communes (depuis cette année)

Ne le sont pas :
- les sénateurs (élus par de "grands électeurs" dont des membres des conseils municipaux eux-mêmes élus par leurs pairs lors d'un conseil exceptionnel dont la date est fixée par le préfet) voir ici
- les maires (élus par le conseil municipal)

24 mars 2014

Un pensionnaire


Je m'appelle Jasmin, et pourtant, je ne suis ni blanc, ni jaune, je suis noir, tout noir, je suis un cheval de la famille des Merens et j'habite en temps normal dans un pré, près de la maison de ma maîtresse. Et là, elle a décidé de partir quelques jours en vacances ! J'aurais pu rester seul, je suis grand, adulte, sage, mais elle a eu peur que je manque d'herbe, c'est vrai que j'ai un bon coup de mandibule, et que je suis une excellente tondeuse fort écologique. Je coupe l'herbe, et je fabrique un crottin fort recherché par les jardiniers, que du bénéfice !

Revenons à mes moutons, pardon, à mes chevaux. Donc, elle m'a amené chez une copine, qui n'habite pas bien loin, j'y suis d'ailleurs allé à pattes, et là, j'ai découvert un nouvel enclos, avec de la bonne herbe bien grasse, des arbres pour m'y frotter, j'étais rudement content. J'ai commencé par me rouler par terre voluptueusement les quatre fers en l'air et j'ai entrepris ensuite de goûter chaque touffe d'herbe pour voir par laquelle j'allais commencer mon séjour.

Tiens, mais il y a aussi des humains pas loin, dont une qui vient me parler souvent. Je ne parle pas l'humain, même si je comprends certains mots, dont mon nom, et elle ne parle pas non plus le cheval. Mais je lui réponds en hochant la tête pour lui montrer mon intérêt, je suis très poli. Elle reste de l'autre côté de la clôture, et moi, je ne m'approche pas trop non plus, faut dire que je suis un célibataire endurci, et que je suis resté très timide.

On est plutôt bien ici, c'est tranquille, et pour l'instant, personne n'a eu l'idée d'interrompre mes repas pour me monter sur le dos, c'est pas que ça me gêne vraiment, d'autant plus que c'est le signe qu'on va aller en promenade, mais être peinard dans un grand pré, regarder passer les oiseaux, s'empiffrer d'herbe tendre, et dormir sous les étoiles, c'est la belle vie pour moi ! Je suis d'un tempérament calme, il m'en faut peu pour me satisfaire.

Je me demande d'ailleurs si, quand elle reviendra me voir et me parler, je ne vais pas essayer de m'approcher un peu plus de l'humaine dont l'écurie est juste à-côté, ça lui ferait sans doute plaisir, et il faut toujours être aimable avec les gens qui vous reçoivent, mais faudra y aller doucement, parce que je crois que j'ai aussi (un peu) peur d'elle qu'elle a (beaucoup) peur de moi !

22 mars 2014

Encore un jeu !


Cette fois, ce ne sont pas des boules à associer, ni des monstres à pourchasser, et encore moins des objets cachés à trouver dans une scène, mais un jeu de cartes, où il s'agit de faire des suites le plus vite possible, et les plus longues possibles, avec des cartes allant de l'as au roi, disposées sur un plateau et qui se démasquent petit à petit. Bien sûr qu'il y a une histoire qui va avec : un méchant fantôme cherche à empêcher un gentil fantôme tout rose d'aller récupérer son chien prisonnier dans un vieux château, en lui posant des énigmes dans différentes salles. On récupère des étoiles, et quand on les a toutes récupérées, on peut ouvrir une nouvelle salle, dans laquelle il faudra à nouveau faire le maximum de points dans une dizaine d'énigmes (de plateau de cartes). Entre les deux, pour récupérer des points, et pouvoir avancer plus vite, il y a un autre défi : faire le maximum de suites tandis qu'un méchant diable vous jette toujours de nouvelles cartes !

Certes, des jeux sur ce thème ne manquent pas, Solitaire in Wonderland, Solitaire Tales, Solitaire Atlantis et si ces deux derniers ont des graphismes beaucoup plus sophistiqués, ils sont plus difficiles, plus décourageants si l'on ne parvient pas à passer un niveau, donc, on a moins envie d'y jouer.

En conclusion "Solitaire Castle" est un jeu fort sympa, pas du tout prise de tête, pas difficile à comprendre, avec d'extraordinaires bruitages (ah le ricanement du méchant fantôme quand on perd...) voilà un jeu qui change du Solitaire bien connu, qui n'est pas bloquant, et qui est très bien fait. Il est édité par Mega Zebra, entreprise basée à Munich. Ils font aussi un Mah Jong, faudra que j'aille voir ça...


20 mars 2014

Les rurbains


Un beau jour, monsieur Martin, qui en avait assez de vivre avec sa petite famille dans un appartement, décide d'acheter une maison à la campagne, pas trop loin de Paris pour qu'il puisse aller à son travail assez rapidement, et découvre, chez un agent immobilier local, une superbe maison mise en vente au prix qui lui convenait. Située dans un grand lotissement au milieu des bois, avec un terrain de 4000 m2, et une ferme voisine, elle lui a plu immédiatement. Là, on sera bien se dit-il, les autres maisons ne sont pas juste à côté, comme dans les lotissements de bas de gamme, et on est sûr qu'il n'y aura jamais de tour et d'usine bâtie à proximité. L'affaire se fait, et toute la famille s'installe au printemps suivant.

Ah que c'est bien la campagne, les fleurs, les petits oiseaux, l'apéritif pris dans le jardin sous les arbres qui apportent ombre et fraîcheur, on revit ! D'accord, il me faut prendre la voiture pour aller à la gare, donc, il me faut acquérir un second véhicule pour que ma femme puisse conduire les petits au sport ou à la musique, parce qu'il n'y a pas le moindre transport en commun, on se demande pourquoi on paye des impôts....

L'été se passe, les enfants commencent à trouver que c'est quand même moins rigolo que d'aller retrouver les copains de la rue voisine, ou, pour le plus grand, d'aller écouter un concert en prenant le métro. Là, faut sans arrêt demander à maman de nous transporter, et de quoi on a l'air devant les potes escortés par sa mère ! D'ailleurs, maman, elle rouspète aussi souvent, le boulanger est à 10 kms, le supermarché est à la ville la plus proche, à une quinzaine de kilomètres aussi, il n'y a ni médecin ni pharmacien dans ce bled, on se demande ce que fait la mairie...

C'est un dimanche matin d'automne, alors que belle-maman était venue déjeuner, que monsieur a explosé. Oui, je sais, il y a des feuilles partout, c'est normal, il y a beaucoup d'arbres, vous n'avez qu'à regarder où vous mettez vos pieds, vous croyez que j'ai le temps de ramasser tout ça hein ? Ça n'en finit plus ! Et d'abord, je suis fatigué moi, m'occuper du jardin après ma semaine de boulot m'épuise, et pas moyen de dormir avec ce coq qui se met à chanter à l'aube, je l'étranglerais bien volontiers si je ne me retenais pas, et l'autre, avec son tracteur qui n'arrête pas de labourer à grand bruit juste devant mon jardin, ça devrait être interdit ! On se demande quels sont les abrutis qui sont au conseil municipal....

Et madame de renchérir : et cet ADSL poussif, et je ne parle pas du téléphone, qui ne doit pas savoir que la 3g existe, qui ne me permet pas de mettre à jour mon profil Facebook facilement, pourquoi n'a-t-on pas la fibre optique ici, on se le demande, elle passait dans notre immeuble à Paris, alors, c'est bien parce qu'ils y mettent de la mauvaise volonté tout de même, on se demande à quoi s'occupe le maire.... Un incapable, j'te dis.

* Maman, j'veux aller au cinéma !
* Mon gendre, vous pourriez nettoyer votre chemin, j'ai crotté mes chaussures
* Papa, j'm'ennuie...
* Comment ça, il n'y a plus de pain ? Qu'est-ce que tu attends pour aller en chercher ? Ah, c'est fermé... Bande de feignasses...
* Qu'est-ce que tu attends pour aller voir le père Michu, j'en ai marre des odeurs de fumier, on devrait l'empêcher...

Et c'est ainsi que quelques temps plus tard, sur la maison de la famille Martin, il y avait une pancarte "À vendre" ! Et qu'un appartement à Paris, dans une rue très animée et très commerçante, à proximité du métro, a trouvé immédiatement preneur. 

Caricature ? À peine... :)

Billet inspiré par les réflexions de certains participants à une réunion d'information d'avant les élections municipales, où l'on se dit qu'Alphonse Allais (*) avait raison, faudrait bâtir les villes à la campagne !!

(*) Il paraît que ce ne serait pas lui l'auteur de cette phrase célèbre...

15 mars 2014

Sommes nous tous des aliénés ?

Si notre vie moderne a facilité un grand nombre de choses de la vie quotidienne (l'eau sur l'évier, le chauffage central, l'électricité par exemple), on a quand même perdu au passage quelques libertés. Certes, aller chercher de l'eau à la fontaine et la faire chauffer dans la cheminée après avoir coupé du bois pour faire le feu n'était pas vraiment libérateur, ça prenait du temps, et c'était épuisant pour celui ou celle qui en avait la charge. Mais une fois libérés par les progrès techniques de ces lourdes tâches ancillaires, nous nous sommes tous dépêché de les remplacer par d'autres contraintes, moins fatigantes, c'est vrai, mais bien plus envahissantes.

Deux exemples :

Le téléphone mobile : autrefois on n'en avait pas, et même pas de téléphone du tout jusqu'aux années 70.. Maintenant, on a tous un téléphone mobile dans sa poche, et on ne sait plus s'en passer. Comment sans lui joindre quelqu'un à qui on a quelque chose d'impératif à dire ? Comment appeler des secours le cas échéant ? Comment savoir où sont passés vos ados qui ont perdu la notion de l'heure ? Comment consulter sa messagerie où que l'on soit ? Comment se souvenir d'un numéro de téléphone s'il n'est pas enregistré dans les contacts ? On pourrait trouver bien d'autres usages journaliers de ces quelques centimètres cubes de technologie. Oui, c'est un gros progrès, mais ? Quand l'outil défaille, qu'il tombe en panne, ou qu'on le perd ou le casse, c'est la panique, l'angoisse, l'horreur... Tout d'un coup, on ne peut plus appeler quelqu'un, on est injoignable, on ne connaît plus aucun numéro par cœur, on ne sait plus à quelle heure on a rendez-vous... Et on se décarcasse pour trouver une solution, rachat, prêt en attendant, etc.. Et on ne respire à nouveau que quand on a trouvé une solution.

Internet et l'ordinateur : tant de choses se font par Internet ! Des choses sérieuses comme la gestion des comptes en banque, les impôts, les relevés de sécu et ou de mutuelle, et plein d'autres démarches administratives, sans oublier les courriers, convocations et autres compte-rendus qui transitent par les boîtes mail. Mais il y a aussi des choses moins importantes, les réseaux sociaux, les jeux, les blogs et sites que l'on maintient, les divers bavardages oraux ou écrits avec les copains.. Alors le jour où le modem ou la box refuse tout service, où la ligne téléphonique est en rideau, ou s'il n'y a pas de courant électrique pour plein de raisons, c'est, là aussi, la panique complète, on se sent comme amputé d'une partie de soi-même ! On reste là, devant la machine muette, ne sachant plus que faire, totalement désemparés, réalisant à quel point on en est tributaire...

Donc, à laisser une si grande place aux technologies modernes dans notre vie de tous les jours, on diminue d'autant notre liberté, puisqu'on est tributaire aussi bien moralement que matériellement de ces outils. Peut-être faudrait-il trouver un juste milieu ? N'en utiliser que la "substantifique moelle" ? Utiliser son mobile pour téléphoner quand c'est indispensable, et ne pas passer des heures devant son ordinateur connecté ? Vous y avez réussi vous ? Moi pas.....

12 mars 2014

Les chans meurent aussi

Un chan (ou canal, ou salon de discussion) est un espace virtuel dans lequel se retrouvent des gens qui discutent d'un sujet commun. Il y en a de multiples, sur de nombreux sujets différents, qui dépendent aussi de protocoles variés, IRC, hangout, etc..

C'est un peu comme une salle de bistrot où des copains se réunissent devant une bière ou un café pour refaire le match, commenter l'actualité, ou papoter de tout et de rien, sauf que la bière (ou la tasse de thé) est hélas virtuelle elle aussi !

On se salue ou on s'embrasse, on discute, on s'engueule ou on se taquine, on rigole, on se fâche, certains y passent de longues heures, d'autres ne font qu'entrer et sortir, d'autres enfin sont là mais se taisent ou roupillent.

Comme il s'agit de conversations par écrit, les smileys remplacent les intonations pour indiquer que l'on plaisante ou que l'on est mécontent, il y a même un vocabulaire spécifique connu des habitués, comme tout groupe humain dans la vraie vie !

Mais tout comme dans la vraie vie les choses évoluent avec le temps. Les fervents discutailleurs ont d'autres sources d'intérêt, s'amusent autrement, des nouveaux arrivent, restent ou pas, la fréquentation varie, et il arrive parfois que le groupe de dissolve petit à petit, laissant le salon vide, avec deux ou trois présents muets, le chan agonise et ne tardera pas à mourir si personne ne vient le réveiller.

Et c'est ainsi que les chans meurent, quand le sujet n'intéresse plus, quand les meilleurs copains n'y viennent plus, quand on a autre chose à faire. C'est exactement comme quand le café où l'on se réunissait ferme et que tout le monde est dispersé.

Il faut même faire des efforts pour se souvenir du pseudo d'untel, qui était si marrant, d'une telle qui émaillait ses messages de fautes d'orthographe, de celui là qui énervait, de celle-là qu'on aimerait bien "revoir".

Depuis tant d'années que je pratique IRC, j'en ai connu des chans qui étaient animés, pléthoriques, remuants, et qui petit à petit, à cause du départ des plus actifs, et du désintérêt des autres, se sont assoupis au point de devenir des chans fantômes, à l'instar des villes éponymes ! Non, je ne donnerai pas de noms.... Mais, comme une page qui se tourne, ça reste quelque part un peu triste.

10 mars 2014

Pauvres villages

À un mois à peine des élections municipales un nombre non négligeable de petites communes n'ont pas pu présenter au moins une liste de candidats. Pourquoi ? Ceci ne s'étant jamais vu depuis des décennies.. Pour plusieurs raisons :

Déjà, la toute nouvelle loi électorale est très contraignante, en imposant une stricte parité et une non moins stricte alternance homme-femme sur la liste. Faudra-t-il refuser la compétence et la bonne volonté d'un homme et prendre une femme que ça n'intéresse pas (ou l'inverse d'ailleurs) ? Quid des toutes petites communes d'une centaine d'habitants maximum qui risquent de manquer sérieusement de postulant(e)s ? Autre contrainte, l'élection des délégués aux diverses EPCI se feront sur le même bulletin de vote, avec là aussi, une stricte alternance, et l'obligation que ces délégués soient dans les cinq premiers de la liste. Avant, c'était le Conseil Municipal qui élisait ces délégués, lesquels n'étaient pas forcément le maire ou l'un des adjoints. Donc, si vous souhaitez être délégué à votre EPCI, et que vous ayez le sexe requis, il vous faut aussi accepter d'être maire ou adjoint... On en rajoute une couche : dans les communes de 1000 à 3499 habitants, le panachage en vigueur avant est interdit, le bulletin sera nul et le sera aussi si on rajoute un nom non inscrit, comme on faisait auparavant, donc, bonjour les bulletins nuls lors du dépouillement, avec des "anciens" qui feront comme ils ont toujours fait....

En dehors de ces nouvelles règles électorales, pourquoi y a-t-il si peu d'enthousiasme pour la fonction de maire dans une petite commune ? Là aussi, de multiples raisons. Contrairement aux grandes villes qui ont des employés nombreux et des services techniques conséquents, dans les villages, tout doit être géré par le maire et les conseillers, depuis les organisations de chantiers jusqu'à la préparation du budget en passant pas l'achat de victuailles et la vaisselle ensuite lors des manifestations diverses. Noyé dans un dédale de détails à régler, ça devient lourd,  très lourd, c'est un boulot à temps complet d'être maire et c'est là justement que le bât blesse. En effet, à moins d'être retraité, femme au foyer ou fonctionnaire (pour certains métiers où un détachement est possible), il faut quasiment quitter son emploi pour six ans, avec le gros risque quasi inévitable de se retrouver à Pôle Emploi à la fin du mandat, ce qui donne à réfléchir... S'il est encore possible de gérer une toute petite commune tout en effectuant ses 35h hebdomadaires à l'extérieur, dès que la commune dépasse les 1000 habitants, c'est infiniment plus acrobatique et totalement épuisant.

Il ne faut pas oublier non plus que plus on multiplie les instances, plus les prérogatives des maires s'amenuisent. Si les sénateurs ont réussi à sauver quelques libertés concernant l'urbanisme, celui-ci est quand même très encadré par le SCOT qui émane de l'EPCI locale (communauté d'agglomération ou de communes). Les conseils généraux gèrent les collèges, les conseils régionaux ont la charge des lycées, les deux sont des pourvoyeurs de fonds sans lesquels aucune réalisation ne peut se faire, alors qu'est-ce qu'il reste au maire et au conseil municipal ? En dehors de l'état civil (mariages, cartes d'identité) ? Eh bien beaucoup de choses... Les chiens errants, les tondeuses à gazon le dimanche matin, les querelles de voisinage, les dégradations diverses effectuées par les gamins qui s'ennuient pendant les vacances (alors que la poignée de gendarmes octroyée par le ministère est à 10 kilomètres), la difficile gestion des parents d'élève des écoles primaires pour lesquels on n'en fait jamais assez pour leurs chers petits (comment, demander 3 euros pour manger à la cantine, c'est beaucoup trop cher, et la garderie, ça devrait être gratuit et au moins jusqu'à 21h...), les prestataires de service qui abandonnent les chantiers inachevés, les râleurs professionnels, tous sujets hautement passionnants n'est-ce pas ?  On comprend pourquoi les candidats ne se bousculent pas, en dehors des plus grandes villes où la fonction est plus gratifiante, moins contraignante, quand elle n'est pas politisée ce qui est un motif primordial pour certains.

D'après certaines préfectures, alors que l'obligatoire dépôt des listes est clos, il y a un certain nombre de communes qui n'ont pas trouvé de candidats, ou dont les listes sont incomplètes, ou au mieux qui ne présentent qu'une seule liste alors qu'aux scrutins précédents, il y en avait au moins deux... Mais c'est vrai que nos édiles ne voient pas plus loin que les grandes villes qu'ils fréquentent, Lyon, Paris, Marseille, et ne se rendent pas compte qu'ailleurs, ça ne va pas vraiment très bien, et que la dernière réforme n'a rien arrangé, au contraire !

8 mars 2014

Un bon gros nounours

Un black bear (photo de Wikipédia, illustrant l'article Ours noir )

L'ouest du continent nord américain héberge une certaine quantité d'ours, dans les montagnes, et aussi dans les parcs nationaux. Comme ces derniers sont fréquentés par un grand nombre de touristes, les rangers ont l'habitude de les mettre en garde contre les dangers de la rencontre avec ces plantigrades impressionnants. Ils distribuent des brochures, expliquant qu'il ne faut pas laisser traîner de nourriture aux abords des tentes de camping, qu'il faut éviter les parfums et autres odeurs qui pourraient les attirer, et posent de nombreuses pancartes pour rappeler ces précautions indispensables. On voit ainsi fleurir des panneaux indiquant "Beware the bears". Ceci s'adresse évidemment en priorité aux campeurs et randonneurs, qui risquent dans leurs promenades de se trouver nez à nez avec un ours. Dans ce cas extrême, il est aussi indiqué ce qu'il faut faire ou pas : ne pas courir, l'ours court plus vite que vous ; ne pas monter aux arbres, il est un excellent grimpeur ; au contraire, se planter devant lui et le toiser (enfin, ce n'est pas dit exactement comme ça...). Étant donné que la bestiole fait plusieurs centaines de kilos, et qu'un grizzly dressé sur ses pattes arrière fait deux mètres de haut, faut déjà avoir une certaine confiance en soi pour essayer de l'impressionner... Pour éviter cette rencontre, il est recommandé de faire du bruit en marchant, de parler fort, de chanter ("Plus près de toi Seigneur" ?) pour les faire fuir.

Ceci dit, est-ce qu'on voit tant d'ours que ça dans les parcs nationaux ? Pour ma part, je ne campe ni ne randonne sur des sentes montagneuses, et le premier ours que j'ai croisé, c'était à Glacier National Park dans le Montana, mais j'étais en voiture, "dans" ma voiture, quand un american black bear a tranquillement quitté le bord de la route pour aller de l'autre côté. On ne roulait pas vite, pour admirer le paysage, et on a eu le temps de dire : "Oh un ours !" avant qu'il ne disparaisse dans les frondaisons. Il s'agissait d'un ours noir, d'un black bear comme ils disent là-bas.


Quelques années plus tard, cette fois en Alaska, alors que l'on marchait entre McCarthy et Kennecott (dans le parc national de Wrangel St Elias), on a croisé deux jeunes filles qui nous ont dit avoir vu un ours en venant. Mais comme elles se passaient une bouteille qui ne semblait pas contenir du coca, et qu'elles ne marchaient pas très droit, on s'est dit qu'elles avaient peut-être eu des visions éthyliques, et on a continué notre chemin. Pas longtemps, parce que quelques pas plus loin.... Il y avait un ours, à une cinquantaine de mètres. Certes, on ne semblait pas du tout l'intéresser, mais dans le doute.... On a vite fait rebroussé chemin en direction de McCarthy, sans se retourner ! C'était là aussi un black bear.

L'ourse grizzly et ses petits, photo prise depuis le car

Et les grizzlys alors ? Eh bien oui, j'en ai vu de près mais... C'était dans le Parc National Denali, au centre de l'Alaska, là où se trouve le mont McKinley, le plus haut sommet d'Amérique du nord (6194m). Cet immense parc est traversé par une seule route, sur laquelle les véhicules particuliers sont interdits. Pour le visiter, il faut prendre un autobus qui s'arrête aux points de vue les plus beaux, ou quand il y a une curiosité à regarder. Là, il y avait une ourse grizzly et ses deux oursons ! Inutile de dire que tout le monde s'est précipité vers les fenêtres ouvertes du car pour les regarder tout à loisir ! 

À ce propos, savez-vous ce qu'est un "bear jam" ? Non, ce n'est pas une spécialité locale de confiture à base d'ours, c'est un embouteillage créé sur une route par la présence d'un ou de plusieurs ours. Voilà comment ça se passe : un conducteur repère un ours, s'arrête et sort son APN, les voitures qui le suivent en font autant, ainsi que celles qui viennent en sens inverse, du coup, il se créé un embouteillage dans lequel plus personne n'avance ni ne bouge, ce qui doit d'ailleurs faire rudement marrer l'ours (sont vraiment stupides ces humains...) ! J'ai vu ça du côté de Banff, en Alberta, et, bien entendu, comme tout le monde, je me suis arrêtée pour regarder l'animal ! On est touriste ou on ne l'est pas !

Mais c'est vrai que l'ours est un animal dangereux, tout en haut de la chaîne des prédateurs locaux, et ce n'est pas parce qu'on a tous eu un gros nounours en peluche quand on était petit que la bestiole peut être caressée comme un petit chat ! Donc, Beware the bears !

Pancarte au Yukon (le Canada est officiellement bilingue)

7 mars 2014

Escrocs et victimes

Un très intéressant dossier dans le dernier numéro de 01.Net traite des nombreuses escroqueries sur Internet, la plupart basées sur la crédulité, la naïveté ou l'imprudence des internautes. Les escrocs sont malins, savent très bien jouer du désarroi des gens dans les arnaques sur les sites de rencontre par exemple, ou de la méconnaissance du monde d'Internet par les liens malveillants dans le phishing sur lesquels on va cliquer parce qu'on vous dit de le faire.

Par contre, il y a une attitude qui tient de la méconnaissance de ce qu'est Internet, mais aussi d'une forme d'étalage de la vie privée. Sans aller jusqu'à mettre en ligne des photos ou vidéos compromettantes en oubliant que le réseau a une mémoire quasi eidétique et que ces images risquent fort de ressurgir des années après au grand dam de celui qui les avait rendues publiques pour s'amuser (ou s'amuser au détriment de quelqu'un), le fait d'étaler sa vie privée sur les réseaux sociaux, comme on le ferait devant son coiffeur est dangereux.

Étant une joueuse impénitente sur Facebook, j'ai un certain nombre d'amies qui jouent aux mêmes jeux, avec lesquelles nous échangeons énergie, vie, pièces et autres machins qui pimentent nos divertissements. Le fait d'être "amies" fait que je vois aussi ce qu'elles publient en dehors des jeux, et je me pose des questions.... Mettre la photo de ses enfants, visible par tout le monde, avec des anecdotes qui ne devraient relever que de la sphère familiale, ou encore raconter les turpitudes de son ex qui ne verse pas la pension alimentaire, est-ce bien raisonnable ? Je dois sans doute être d'une autre génération (encore que, ce sont des gens de mon âge ou presque, en tous cas pas des très jeunes) mais ça me semble être un certain manque de pudeur étrange. Que l'on parle de tout ça avec ses "vrais" amis, en cercle restreint, c'est normal, qu'on échange des photos du petit avec sa famille, aussi, mais qu'on raconte sa vie sur un réseau public, là, j'ai du mal à suivre.

On me dira que ces personnes ne sont pas connues du monde entier, et que ça ne tire pas à conséquence, mais quand on sait que tout ce que l'on fait sur Internet peut être récupéré par divers robots aux motivations plus ou moins claires, on se dit qu'il vaudrait sans doute mieux être plus prudent...  Dit-elle... Alors qu'elle tient ce blog depuis 2006, qu'elle a toutes ses fleurs en photo sur Flickr, ses livres dans un autre nuage et qu'elle utilise quotidiennement les services de Google... Comme quoi, la paille, la poutre....

6 mars 2014

Qu'est-ce que c'est ?


Voilà une mauvaise herbe, une sorte de chardon, ou plutôt une large salade aux feuilles vert foncé, pleine de piquants, qui pousse au ras du sol dans un champ en jachère. J'ignore totalement son nom ! Mais en la regardant de près, quelle précision dans le détail, de minuscules poils argentés qui brillent au soleil et entourent si bien les minces feuilles qu'au niveau du cœur, on ne les distingue plus ; des piquants pointus implantés solidement qui semblent partir dans tous les sens pour mieux la défendre, elle s'étale sur une vingtaine de centimètres de diamètre.

J'ignore si elle fait le régal d'un quelconque herbivore au palais solide, ni quelle peut bien être sa durée de vie, mais vraiment, parfois, en se promenant dans les prés et les champs, il faut regarder à ses pieds, déjà pour ne pas se piquer, mais aussi pour prendre le temps d’admirer ces humbles merveilles de la nature !

5 mars 2014

Un e-billet ?

Me rendant à la gare SNCF la plus proche pour y faire une réservation sur un TGV, l'employée m'a proposé de me faire un e-billet. Ah ? Je connaissais ça pour les avions où maintenant, on n'a plus de billets sous forme de carton que l'on présente à l'enregistrement, mais on a une sorte de mémo, indiquant le nom du voyageur, l'heure de l'avion, etc.. et on arrive à l'enregistrement seulement avec son passeport pour obtenir sa carte d'embarquement. Mais pour les trains, je ne connaissais pas !

Donc, je fais ma réservation, je paye mon billet, et la préposée me donne une sorte de carton-mémo en me disant que je n'avais rien à composter, et que je n'aurais qu'à présenter au contrôleur ma carte de réduction (et éventuellement une pièce d'identité ? Mais elle ne l'a pas précisé).

Et ça apporte quoi en plus, à part le fait de ne pas avoir à composter (donc, de risquer d'oublier de le faire, ou de se battre avec un composteur rétif engendrant une queue de mécontents pressés derrière) ? A vrai dire, je n'en sais rien, surtout quand on ne passe pas par Internet pour faire ses réservations (*) et qu'on n'imprime pas soi-même son titre de transport, il paraît qu'il y a d'autres avantages, et même une application pour smartphone qui permet de récupérer un code barre et donc, ne nécessite pas la moindre impression papier. C'est sans doute là que se situe l'innovation, plus que dans mon cas où le changement n'a rien de bien spectaculaire.

Qu'elle est loin l'époque où on achetait un billet, qui se présentait comme un petit morceau de carton épais (**), et dont le prix dépendait de la distance et non de la date d'achat, de l'heure du départ, ou de la couleur des yeux du conducteur (***)! Et les tickets de quai, dont on devait se munir quand on accompagnait quelqu'un au train, et les porteurs qu'on hélait pour transporter les lourdes valises, mis au chômage par les valises à roulettes... Mais je m'égare... en vous parlant d'un temps que les moins de ........ ne peuvent pas connaître !



(*) Oui, je vais à la gare, parce que les employés sont gentils, prévenants, aimables, patients, de bon conseil, et qu'un contact humain sympathique vaut bien quelques litres d'essence.

(**) Sur l'image, un billet de train pour aller de Montpellier à Palavas, il y a pas mal d'années, quand ce petit train existait encore.

(***) Il y a effectivement tellement de paramètres qui entrent en jeu quand on achète un billet de train que le voyageur lambda ne s'y retrouve plus, et a bien du mal à comprendre pourquoi le trajet en TGV d'11h 15 coûte plusieurs dizaines d'euros de plus ou de moins que celui de 13h 14.....

4 mars 2014

Où l'on s'amuse avec The Gimp


Il y a bien longtemps, dans un vallon ignoré de tous, s'élevait un monastère dont il ne reste plus qu'un pan de mur tronqué. Plus personne ne connaît l'existence de ces pierres moussues et noircies par les intempéries sauf quelques promeneurs égarés qui passent sans toujours les remarquer. Pourtant, si on s'attarde un peu, si on se laisse aller à évoquer à la vie recluse de ces moniales oubliées, il arrive que l'on discerne une silhouette ténue penchée sur son livre d'heure qui semble attendre la sonnerie de la cloche des vêpres, un jour de fin d'hiver.

Mais il suffit qu'un rayon de soleil perce les branches encore dénudées pour que la vision disparaisse et que même les vieilles pierres se fondent dans l'entrelacs des lierres et des arbres. Aurait-on rêvé ?

2 mars 2014

Une application Androïd aussi marrante qu'utile

Tout le monde connaît Google translate, et ses somptueuses interprétations quand on lui soumet un texte à traduire, lesquelles font souvent bien rigoler. Mais par contre, pour une traduction ponctuelle, d'un seul mot, quand on n'a pas de dictionnaire sous la main, c'est rudement pratique.

Si on n'a pas de dictionnaire sous la main, on n'a pas toujours non plus un ordinateur sous les doigts pour chercher la traduction d'un mot, par contre, on a un smartphone dans la poche, et c'est lui qui va servir de dico. L'application google "Traduction" permet de traduire un mot de l'anglais au français ou vice versa (de l'anglais ou d'une autre langue d'ailleurs).

Et alors, me direz-vous, où est la nouveauté ? Il y a des tas d'objets traducteurs à piles qui font ça très bien, on tape le mot en français, et ils traduisent dans la langue choisie. Oui, mais... Là, l'application parle ! Ce qui permet si on est, par exemple, devant un interlocuteur qui ne comprend rien à votre splendide accent bien scolaire, ou si vous ne savez pas dire ce que vous voulez, de dire "manger" en bon français, et l'application va "dire" ... Eat ! Ce que votre interlocuteur anglophone va comprendre. De la même façon, et seulement en tournant l'appareil, il pourra ainsi vous répondre (*), et, à condition de ne pas employer de mots compliqués ou de phrases trop longues, vous pourrez même faire un brin de conversation avec traduction instantanée ! On peut donc dire oralement ou taper un mot en français et récupérer la traduction en anglais écrite ou orale.

Mais, ceci est surtout utile à l'étranger, et on sait que le roaming coûte très cher quand on est dans un autre pays (en dehors d'hypothétiques connexions Wi-Fi)... Coup fourré (comme on dirait au jeu des Mille bornes) ! On peut télécharger la langue de son choix (l'anglais est installé par défaut) et utiliser ces fonctionnalités hors connexion, donc, gratuitement.

Et c'est pas tout... Quand on est dans un pays qui utilise des caractères particuliers, cyrilliques ou similaires, on peut utiliser le smartphone pour "photographier" le mot (sur une plaque de rue ou sur un menu au restaurant) qui sera alors traduit une fois sélectionné avec le doigt sur la photo. Il en sera de même pour l'écriture manuscrite : on peut dessiner avec le doigt l'idéogramme ou le mot en arabe... Je n'ai pas testé ces deux fonctionnalités, déjà, faudrait que je sache me servir de l'appareil photo du téléphone... et je crains qu'écrire un mot en arabe avec le doigt ne soit un exercice un peu compliqué, d'autant plus que je n'en ai pas besoin !

Ce que j'ai pu tester a l'air fort séduisant, maintenant, restera à évaluer la richesse du vocabulaire inclus et la pertinence des traductions, on verra ça dans quelques temps in situ.

En tous cas, je sens que ça va enrichir mon vocabulaire lors de prochaines vacances en pays anglophone ! Si je ne comprends pas un mot sur un marker... Et si je me souviens du nouveau mot ainsi appris....

(*) Par exemple "not here" que votre téléphone traduira par "pas ici", vous demanderez "à quel endroit" qui sera traduit par... etc... Et ça se finira avec de grands gestes des mains pour indiquer le restaurant le plus proche !!! Encore que la communication gestuelle fonctionne mieux en Italie qu'aux USA !

Je ne touche (hélas..) pas de royalties de Google pour leur faire de la publicité, de toutes façons, l'application est gratuite !