31 mai 2015

Le 31 mai c'est ?

La fête des mères est une institution, dont l'origine est controversée, certains pensent que c'est le maréchal Pétain qui l'a instituée, d'autres disent que c'est bien antérieur à lui, mais quoi qu'il en soit, il est de tradition de faire un cadeau aux mamans ce jour-là. Ça va du collier de nouilles fabriqué à l'école, au robot ménager (auquel la maman aurait peut-être préféré un Ipad Retina..), en passant par les bouquets de fleurs. Le commerce ne s'y est pas trompé, plusieurs jours avant on commence à faire des promotions, des "spécial fête des mères", on aménage les vitrines en fonction de ce jour, et on espère beaucoup de clients ! Ce qui fait dire à certains que ce n'est qu'une fête commerciale et une façon de faire tourner le commerce, mais rien de plus.

Les mamans de leur côté attendent toujours quelque chose de cette journée, même un simple coup de fil d'un enfant parti au loin : "Ah je n'y pensais plus.." dira-t-elle alors, toute émue, alors qu'elle attendait la sonnerie du téléphone depuis son réveil.. Ou une simple carte bien choisie, qu'elle gardera longtemps en souvenir.

Mais cette journée dont tout le monde parle, à laquelle il est impossible d'échapper rien qu'en faisant ses courses, est très difficile à vivre pour les femmes qui n'ont pas pu avoir d'enfant, ou celles qui en ont perdu un et dont le chagrin est ineffaçable, sans oublier celles qui n'ont plus de maman à fêter. Pourquoi, au nom de la bonne marche du commerce, raviver des plaies ?

Quant à la fête des grand mères, que les marchands tentent d'instituer, on se demande toujours comment on peut être grand mère sans avoir été mère (sauf en cas de ménages recomposés peut-être). Et les pauvres papys eux sont oubliés !

Enfin bon, faut bien dynamiser l'économie et créer des obligations aux gens...

23 mai 2015

Retour à la nature, ou Jean-Jacques n'est pas mort

Il paraît que la grande mode chez les bobos riches est d'aller passer les vacances dans des cabanes sans confort et loin de tout. C'est ainsi que des petits malins  restaurent des burons en Auvergne, enfin, retapent tout au plus, pour les louer (et aménagent des cabanes ailleurs aussi).

Il n'y a pas l'eau courante ni l'électricité, volontairement, pour faire plus authentique, et encore moins le téléphone ou le wi-fi ! Et l'on s'y précipite...

J'imagine le dialogue :

- Ça y est, je viens de réserver, j'ai trouvé la perle rare, tu imagines, il n'y a même pas de route pour y aller, faut marcher...
- Ah en plus il faut marcher, c'est génial ! Et tu vas laisser ta Land Rover où ?
- Dans le village le plus proche, à 15 kilomètres, un paysan nous le garde chez lui pour 20 euros par jour (*), c'est pas cher n'est-ce pas ? Là-bas, il n'y a même pas l'eau courante, faut aller au ruisseau, ça fait tout à fait nature.
- Et vous vous éclairerez à la bougie ?
- Il y a des lampes à pétrole il paraît, mais pas d'électricité..
- Ni de téléphone je suppose
- Evidemment, d'ailleurs, comment pourrait-on le recharger ? De toutes façons, le réseau ne va pas jusque là.
- Tu vas te régaler, j'en suis sûre, au milieu des vaches et des montagnes...
- Tu crois qu'il y aura des vaches ? Parce que je n'aime pas trop ces bêtes là, ça attire les mouches, et leurs bouses, ça salirait mes Converse, en plus ça sent mauvais.
- En tous cas, tu me raconteras au retour.
- Tout à fait, je posterai des photos sur Instagram
- N'oublie pas de prendre des batteries pour ton APN.. Et de quoi manger, parce que Juin, ce n'est pas la saison des mûres.
- Parce qu'il y a une saison pour les mûres ? On nous a dit qu'on pourrait cueillir tous les fruits sauvages que l'on veut pour les manger.
- ...

Ce dialogue est évidemment tout à fait inventé, certainement un peu outré. Connaissant bien les gens de ce pays (l'Auvergne), je sais le soulagement éprouvé quand enfin, ils ont pu avoir l'eau sur l'évier, évitant d'aller chercher des seaux à la fontaine, ou quand ils ont pu tourner un bouton pour s'éclairer, il n'y a pas si longtemps que ça, à l'aune de l'Histoire ; mais pour certains, ça devait être un âge d'or qu'il faut à tous prix retrouver pour se ressourcer comme ils disent, enfin, pendant quelques jours...

Pour les mêmes vacanciers, encore un peu plus riches, on peut louer des cabanes dans tous les coins du monde, du Yukon jusqu'en Nouvelle-Zélande, avec les mêmes conditions d'hébergement, pour les amateurs du retour à la nature (J.J. Rousseau n'est pas mort), lesquels seront sans doute rudement heureux de retrouver à leur retour leur appartement bien chauffé ou climatisé, l'eau chaude de leur baignoire, leurs lampadaires halogènes et leur connexion Internet ! Enfin, si ça les amuse... ça en enrichit d'autres, donc, tout le monde est content !

(*) ça se passe en Auvergne, hein, et là-bas, un "chou" c'est un "chou" !


L'image d'illustration provient de Wikimedia Commons .

20 mai 2015

Vie sociale agitée


La communauté des joueurs de Supercity somnolait entre deux coups de gueule (tu n'as pas cliqué où je voulais quand tu as visité ma ville, à cause de toi je vais perdre ma mission), deux annonces d'absence (je ne suis pas là, je vais à un enterrement), et deux demandes urgentes (je ne comprends pas pourquoi j'ai perdu tous mes billets, aidez-moi). Les anciens commençaient à s'ennuyer, les nouveaux continuaient leurs missions, certains arrêtaient de jouer. Il y a quelques jours, des bugs ont affecté le jeu, qui ralentissait, qui ne s'ouvrait plus, où l'on ne pouvait plus circuler, et tout le monde de râler quand...

Les concepteurs ont commencé par offrir 20 billets (un truc super rare, qu'on n'a qu'au compte-goutte) en dédommagement des dysfonctionnements, et ont annoncé une nouvelle mission, originale, parce que se jouant en équipe. Ils avaient constitué des équipes de quelques personnes, selon je ne sais quel algorithme, auxquelles on pouvait s'agréger, au feeling, parce qu'à part une personne déjà amie, les autres étaient de parfaits inconnus en provenance du monde entier. Ensuite, chaque équipe de 10 joueurs devait réussir une mission en cinq étapes pour construire un théâtre de marionnettes et obtenir de nombreuses récompenses sous forme de décorations, énergie, etc.

Et alors là, ça a été le branle-bas de combat ! A tel point que le jeu s'est de nouveau mis à ralentir tant les serveurs étaient surchargés ! Il y a eu ceux qui ne comprenaient rien, c'est quoi ce truc, je ne comprends pas, qu'est-ce qu'il faut faire ? Ceux qui rouspétaient après leur équipe, tous des bras cassés, ils ne jouent même pas, je n'en connais aucun, on n'y arrivera jamais.. Ceux qui gardaient espoir même si la tâche semblait ardue, ceux qui pavoisaient parce que leur équipe avait brillamment franchi la première étape, ceux qui méprisaient et déclaraient ne pas avoir envie de faire ça et de préférer continuer leurs missions en cours, les messages fusaient de partout sur les murs des groupes, les invitations à devenir amis arrivaient par vagues, tout le monde était excité, énervé, et on n'arrivait plus à lire tous les posts qui défilaient à grande vitesse.

Il y avait de la fébrilité dans l'air, tout le monde s'agitait dans tous les sens, supputait sur la bonne volonté des équipiers et leur localisation géographique (c'est bien, il est du Québec, il jouera quand je dormirai), regardait la pendule tourner pour se dépêcher d'aller récupérer les matériaux demandés, en un mot, le monde entier s'était arrêté, tout était suspendu, seul le jeu comptait...

Mais, c'est qui tous ces fous ? Non, ce ne sont pas de gamins immatures, des ados rivés à leur écran, mais de braves mères de familles ou grand mères, dont l'âge moyen est plus près des 70 ans que des 7 ans ! Comme quoi, la vieille lune qui dit que "il n'y a que les jeunes pour s'abrutir avec les jeux sur ordinateur" est totalement fausse !!

18 mai 2015

Ah les normes !

Nos sacrés saintes normes ! Dans ce domaine, la France est une championne : 400.000 normes parmi lesquelles 10.500 lois et 127.000 décrets répartis dans 62 codes. Auxquelles il faut ajouter les règlements et arrêtes ministériels, préfectoraux ou communaux... Non seulement elles existent en énorme quantité, mais en plus, elles changent selon l'humeur d'un ministère ou d'une instance similaire. Certaines sont totalement absurdes. C'est ainsi que 52 fonctionnaires ont pondu un document de 80 pages règlementant la consommation des œufs dans les cantines scolaires : I/4 d'œuf par jour dans les crèches pour les enfants de plus de 18 mois, 1/2 en cantine de maternelle.... Dix ministres ont signé ce décret ... qui, n'ayant jamais entraîné le moindre contrôle, n'a jamais été appliqué !! Sans doute que, si on ne manquait pas de personnel (80 personnes tout de même..) pour pondre un truc pareil, on en manquait pour aller sur le terrain vérifier que l'enfant de maternelle ne mangeait pas un œuf trois quart, ce qui lui aurait sans doute valu une mort subite..

Dans l'urbanisme c'est pas mieux. Il existe une règlementation antisismique, en vigueur depuis le 1er mai 2011, qui exige de toute nouvelle construction qu'elle soit à l'abri des destructions dues aux tremblements de terre, partout, j'ai bien dit partout, même en dehors de toute zone à risque ! Ceci entraînant un surcoût de l'ordre de 1 à 5% ce qui n'est pas négligeable, et est quasiment inutile pour qui ne s'installe pas sur une zone de faille.

Quant aux changements, je me souviens d'un service hospitalier où, auprès de chaque lavabo, il y avait une serviette pour s'essuyer les mains, jusqu'au jour où, un législateur zélé a découvert que c'était un danger colossal pour l'hygiène et qu'il fallait rapidement y remédier. Ordre a été donné d'installer partout des sèche-mains à air, lesquels étaient aussi lents que bruyants. Surcoût pour l'établissement, qui a du ainsi équiper tous ses points d'eau, et ça ne manque pas dans ce genre d'endroit. Jusqu'au jour où, un autre fonctionnaire, tout aussi zélé, a hurlé qu'on ne pouvait pas conserver ce genre d'objet qui propulsait dans l'air tous les microbes de la terre, et qu'il fallait rapidement en changer. Donc, il a fallu acquérir un distributeur de rouleaux de papiers pour se sécher les mains, plus une poubelle par poste pour récupérer le dit papier. Surcoût ? Ôter l'ancien système, acheter des caisses de rouleaux de papier, des distributeurs, des poubelles....

Quant aux autres ERP (établissements recevant du public en jargon administratifs), ils sont étroitement surveillés, visités tous les ans pour voir si leurs installations sont conformes aux normes en vigueur, et obligés de tout modifier chaque fois que la norme change. En six ans de mandat municipal, j'ai vu deux fois le chauffage-climatisation de la salle des fêtes obligé d'être entièrement changé alors qu'il fonctionnait parfaitement... Où passent vos impôts locaux ??

Il paraît que l'actuel gouvernement, comme l'avait aussi fait le précédent, tente d'endiguer, de dépoussiérer, d'assouplir la marée envahissante des normes qui appauvrissent et asphyxient tout un chacun, mais sans doute faudrait-il créer une norme pour normaliser tout ça !!!

P.S. Et selon l'adage bien connu "faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais", je ne sais plus à qui j'ai piqué l'image d'illustration, le droit d'auteur, c'est quoi déjà ?? (voir billet précédent)

13 mai 2015

Droit d'auteur ?

Sur Internet, il est courant d'aller chercher un texte, une image ou tout autre chose, de le mettre sur son blog, sur son mur Facebook, de le tweeter, ou de le transmettre à quelqu'un par mail ou similaire. En fait, on fait son marché en récupérant ce dont on a besoin, sans vraiment se préoccuper à qui ça peut bien appartenir, et si on a le droit de le faire. Du moment que c'est sur le Web, c'est public et on peut se l'approprier sans scrupules. C'est en tous cas ce que beaucoup pensent sans pour autant appartenir à la catégorie voyous-voleurs-pirates.

Et pourtant, le droit d'auteur, ça existe, c'est même fort compliqué, entre le droit moral, les différentes licences de publication, les délais avant passage dans le domaine public. Si la chose existe depuis, en gros, l'arrivée de l'imprimerie, pour ce qui concerne la chose écrite, elle s'est complexifiée depuis l'avènement du cyber espace où tout est accessible à tous.

En fait, comme le disent très bien les auteur de l'excellent opuscule cité en sources, on a recréé avec les publications sur Facebook, Twitter et autres blogs, l'ambiguïté du début du Moyen-Âge où les manuscrits étaient copiés avec ou sans les commentaires du copiste, lesquels étaient donc repris dans la copie suivante, le nom de l'auteur initial étant petit à petit tout à fait oublié. "Cette même pratique est dénoncée aujourd'hui chez les internautes qui publient en ligne des contenus sans mettre de liens vers les pages où ils les ont trouvés" (*).

Et ça tout le monde le fait ! Qui peut prétendre ne jamais avoir utilisé une image pour illustrer une publication sans avoir pris la peine de savoir si elle était libre de droits, ou même sans en avoir au moins cité l'auteur ? Les pirates, les malveillants, ce sont les autres, ceux qui téléchargent des films sans les payer, ceux qui pompent des chansons sans rétribuer les auteurs et ruinent l'industrie du disque, ceux qui récupèrent les fichiers numérisés des bouquins qui viennent de sortir, mais... C'est pas nous ! Et pourtant...

Va-t-il falloir trouver une règlementation pour un univers que les légistes ont bien du mal à cerner et à superviser ? Ou se dire que si on publie son propre texte, sa propre photo, ou sa vidéo faite par soi-même, il faudra renoncer à en revendiquer la paternité ?

Tout ça est bien compliqué ! Bon, c'est pas tout ça, mais avec quelle image vais-je illustrer ce billet ? Une que j'ai piquée, ou une que j'ai faite moi avec mes propres mains (enfin, avec ma souris.. ou mon APN) au risque que quelqu'un se l'approprie (**) ?


(*) La condition numérique - Jean-François Fogel - Bruno Patino - Edition  Grasset-Points - 2013 - page 116 (avec ça, on ne pourra pas dire que je ne cite pas mes sources)... L'ISBN aussi vous voulez ? 978-2-7578-4070-2 ! On peut dire que le dressage wikipédien a laissé des traces... 
(**) Vu mon talent, il y a peu de risques !!

5 mai 2015

Printemps à Giverny


Mais non, il ne pleut pas toujours en Normandie, il arrive qu'il fasse soleil, même si les premières heures du jour étaient plutôt mouillées. Donc, dès que le ciel redevient bleu, il faut en profiter pour aller voir les plus beaux jardins de la région, afin d'admirer les tulipes qui finissaient leur vie, et les somptueux iris.

Photos prises dans les jardins de la maison de Monet, mais aussi dans ceux du musée des impressionnismes. Un régal pour les yeux ! Un régal aussi que l'exposition Degas qui se déroule en ce moment dans le musée, même si certaines toiles de jeunesse auraient pu être oubliées, mais ses danseuses et ses repasseuses méritent largement la visite.





Le français tel konlcose

Voilà un florilège (enfin, c'est une façon de parler) de langue française, récupéré au hasard de conversations sur un réseau social bien connu. Je n'ai strictement rien changé aux phrases, j'ai juste copié/collé. Certaines d'entre elles doivent être lues tout haut pour les comprendre.

D'accord, on me dira que c'est sur Internet, que tout le monde n'a pas le clavier facile, qu'on fait moins attention que sur un texte écrit sur un papier, qu'il ne s'agit pas d'un devoir scolaire, mais tout de même, ça a quelque chose d'inquiétant, non ? Qu'on fasse des fautes d'orthographe ou de grammaire, ça peut se comprendre, tout le monde en fait (plus ou moins) le français est une langue difficile, mais confondre H.S. avec a chaise (sans accent sur le a en plus !!) et l'accent avec lassant, c'est grave ! Mais c'est vrai que on peut être grasse et avoir de la grâce...

* sa cest fort alors je me demande comment il fons mes je vais etudier sa pour en fair autant comme linformatic cest mon obi et que cetais mon boulot

* plusieurs lons remarque

* j'ai fait la sieste et je suis complétement a chaise

* y a plus de mission y a que celle de académie blanche qui une fois fini est a refaire ca deviens l’accent a quand la prochaine

* un chien je suis sure quilserai dresser le referai pue

* mission terminer grasse a vous

* on sens melange les pinceaux

* sa vient tout seul fau juste passienté

Juste une précision, il s'agit d'adultes dont la langue maternelle est le français et qui semblent aussi gentils que parfaitement normaux. Je n'ai pas non plus l'impression qu'ils le fassent exprès, pour plaisanter, alors me voilà toute perplexe !!