10 août 2018

Ah les cloches !

Les réseaux sociaux s'enflamment parce que des Parisiens (tête de chien comme on disait autrefois), demandent que l'heure de l'angélus soit décalée dans le village où ils passent leur vacances, leur gîte étant tout près de l'église... Et le bon peuple de renchérir que si on veut aller à la campagne, on doit supporter les coqs, les cloches, les odeurs de fumier, etc.. Sinon, on reste à Paris.

L'angélus sonne normalement à 7h - 12h - 19h, trois fois trois coups, et une volée de cloches qui dure une minute ou deux. Les vacanciers se plaignaient qu'ils étaient réveillés tous les matins à 7h alors qu'ils étaient en vacances. C'est certainement vrai, mais qu'auraient-ils dit s'ils avaient habité comme moi, un bourg où l'église sonnait tous les quart d'heure ? Un coup pour le quart, 2 coups pour la demi, 3 coups pour les trois-quart, et quatre coups pour l'heure, suivi du nombre de coups de l'heure.. Pour empêcher de dormir, il n'y a pas mieux que d'être réveillé tous les quart d'heure, toute la nuit !

Je me souviens avoir demandé, à l'époque, à une dame qui habitait encore plus près de l'église que moi, pourquoi on n'éteignait pas cette cloche la nuit. Elle s'était indignée en me disant qu'elle avait toujours connu ça et qu'il n'était pas question d'en changer. Elle avait failli me taxer d'anticléricalisme primaire quand elle s'est rappelée qu'elle me voyait tous les dimanches à l'église !! Je lui ai demandé si elle, ça ne la gênait pas pour dormir. Réponse superbe : moi, non, je ne l'entends plus d'ailleurs ! Il a fallu que je me retienne pour ne pas lui dire que dans ce cas, l'éteindre ne devrait pas la déranger...

Depuis, les choses ont évolué, la cloche s'arrête après avoir sonné les 10 coups de 22h pour ne reprendre que le lendemain matin. Et je n'ai jamais entendu quelqu'un se plaindre !

Je me souviens dans le Midi, alors que l'été on dort toutes fenêtres ouvertes, d'entendre tous les soirs à minuit un véritable concert de cloches diverses : la pendule comtoise de la maison qui sonnait deux fois 12 coups, celle de la voisine qui en faisait autant, mais avec un léger décalage, l'église, la mairie.. Si on ne savait pas qu'il était minuit, c'est qu'on était sourd !

Tiens, et si ces vacanciers, au lieu de choisir un village français pour leur séjour étaient partis au Maroc par exemple, le muezzin chante sa première mélopée à 5h du matin, et si on est dans un endroit où il y a plusieurs mosquées, tous les muezzins ne sont pas forcément synchrones, d'où une certaine cacophonie... Se seraient-ils plaints à leur tour operator ou aux autorités de leur lieu de vacances ? M'étonnerait !!! Ils auraient trouvé que ça faisait couleur locale, authenticité, etc.. Alors, pourquoi ne le supportent-ils pas dans un village de la France profonde ? Du moment que l'église ne sonne pas tous les quart d'heure !

9 août 2018

Chaud et froid

- Il fait trop chaud ici, on ne peut pas ouvrir un peu la fenêtre ?
- Ah non, je ne supporte pas les courants d'air

- Il faut arrêter cette clim, ça va me donner une bronchite
- Certainement pas, il fera 30° dans la pièce sinon

- On ne peut pas baisser le chauffage ?
- Surtout pas, moi, il me faut 24° pour être bien

Ce genre de dialogue est banal dès qu'il y a quelques personnes rassemblées dans un même local : il y a ceux qui ont toujours trop chaud, et ceux qui ont toujours froid ! Certains se complaisent dans une atmosphère chaude refusant le moindre filet d'air frais, d'autres ne sont confortables que dans la fraîcheur et ne supportent pas de voir une fenêtre fermée quand il ne gèle pas.

Irréconciliables ? Tout à fait, mais... Avez-vous remarqué que dans toute assemblée, ce sont ceux qui ont froid qui ont toujours raison ? Il suffit qu'une seule personne se plaigne du froid pour que ceux qui ont trop chaud ravalent leur sueur et qu'on se précipite pour fermer la fenêtre, oubliant que le chaud tue bien plus que le froid (*), on pense à la canicule de 2003 par exemple, et qu'il est toujours possible de se couvrir, alors que ça ferait désordre d'assister à une réunion tout nu !

Quelques remarques pour conclure :

Est-ce que la mortalité est accrue dans les pays où la climatisation est de rigueur, je pense au sud des États-Unis, particulièrement au Texas où le thermomètre dépasse souvent les 40°C ?

A-t-on obligé les maisons de retraite à avoir au moins une pièce climatisée pour que les vieux meurent plus vite et coûtent moins cher à la société ?

Pourquoi les écolos qui nous bassinent avec les économies d'énergie n'ont jamais 19° dans leur bureau comme ils le préconisent ?


(*) On ne parle pas ici des SDF qui meurent de froid dehors l'hiver, c'est une toute autre histoire, et une toute autre température...

4 août 2018

Faites ce que je dis....


Quand on est là pour piéger et verbaliser les automobilistes, on commence par donner l'exemple en ne se garant pas n'importe où, à un endroit où c'est interdit... C'est vrai que c'est très dur de faire vingt mètres à pieds quand on s'arrête pour boire un coup ou acheter ses clopes ! 

2 août 2018

Transports sanitaires et Sécu

La Sécurité Sociale se plaint que les transports de malades coûtent bien trop cher et envisage des réductions drastiques. C'est vrai que trimballer les gens à l'hôpital, chez le kiné, ou le spécialiste est onéreux, mais que faire ?

Sachant qu'en zone rurale surtout, avec tous les petits hôpitaux fermés et les médecins qui désertent, il faut faire un grand nombre de kilomètres pour être soigné, et comment les faire ? En conduisant sa propre voiture ? Si c'est possible pour certains, quid des personnes âgées qui ne peuvent plus conduire, de ceux qui n'ont pas de permis et personne pour les accompagner, de ceux qui sortent d'une lourde intervention ou portent un plâtre leur interdisant la conduite ? Il faut bien qu'ils aillent là où on leur dit d'aller par un autre moyen...

Laissons tomber les transports en communs, inexistants à la campagne, et impossibles à utiliser en ville. Prendre le métro avec deux cannes béquilles et un plâtre, vous avez déjà essayé ? Prendre le train (quand il n'est pas en grève) puis l'autobus, puis ses pieds quand on est âgé ou qu'on sort d'une intervention chirurgicale (*) ?

Et même ceux qui peuvent conduire, il leur faut souvent faire une cinquantaine de kilomètres au bas mot pour rejoindre l'hôpital, et une fois sur place, quid de leur véhicule, il n'est jamais prévu de parking pour eux, ou alors ils sont tellement minuscules qu'avec une vingtaine de véhicules ils sont pleins (**). Comme, pour des raisons de rentabilité, on a regroupé les centres hospitaliers dans les grandes villes, le problème du stationnement a été rendu encore plus aigu !

Alors c'est insoluble ? Je le crains, hormis quelques cas d'abus qui sont l'arbre qui cache la forêt. Demander un forfait au chauffeur de taxi au lieu du paiement au kilomètre n'engagera pas ceux-ci à être conventionné pour ce service... Avoir des hôpitaux de proximité ? Ce n'est pas le souhait des gouvernements successifs qui, au contraire, les ont fermés à tour de bras. Avoir des médecins en zone rurale ? Là, c'est le souhait de tout élu, mais un médecin s'installe où il veut, et s'il n'a pas envie de vivre en Lozère ou dans un autre département sous-équipé, on ne peut pas le contraindre, et les incitations des municipalités restent vaines.

Donc pour conclure, vaut mieux être riche (pour pouvoir payer de sa poche le taxi) et en bonne santé (pour ne pas avoir besoin de fréquenter le monde médical), que pauvre et malade !

(*) Par exemple, pour aller au CHU de Rouen...
(**) Par exemple, le parking d'une clinique ébroicienne, en pente, minuscule et étroit, et aucune possibilité sauf chance inouïe de trouver une place dans les rues voisines.