30 sept. 2013

Luxe, calme et.... retraite !

Le plus grand luxe de la retraite, c'est d'avoir enfin le temps ! Quand toute sa vie professionnelle et familiale on a vécu les yeux rivés sur la pendule, en jonglant avec les différents horaires et les indispensables obligations, on se sent soulagé de pouvoir se lever quand on le veut, se coucher quand on le souhaite, ne rien faire si on en a envie, et même procrastiner tout son saoul ! Se dire qu'on récupère 40h (sans compter les trajets) par semaine de liberté est inappréciable, ça permet de faire toute chose en prenant son temps, sans courir, sans se presser, sans s'énerver.

Pouvoir partir se promener quand on veut, décider d'un voyage, d'une virée, sans avoir à poser à l'avance d'aléatoires jours de congé, apprécier de visiter certains lieux hors-saison, aller faire ses courses ou passer à la bibliothèque aux heures où il y a le moins de monde, recevoir un livreur ou un artisan sans avoir à jongler avec d'autres occupations, etc... des exemples dans la vie quotidienne, on pourrait en trouver énormément.

Mais bien entendu, comme on ne vit pas comme un anachorète (*) des premiers siècles dans le désert, ce temps libre on le consacre à d'autres activités, qu'elles soient paroissiales, culturelles, associatives, voire politiques, justement parce qu'on a ainsi beaucoup plus de temps à leur consacrer. Et c'est là que le bât blesse ! Parce que l'on s'aperçoit qu'il y a souvent des télescopages, deux réunions à la même heure, pour lesquelles il faut impérativement faire un choix, une activité régulière dont il faut tenir compte pour organiser l'emploi du temps hebdomadaire, une impossibilité matérielle d'être à plusieurs endroits à la fois, tandis que les jours suivants sont libres et que l'on redevient entièrement disponible...

En tous cas, avoir le luxe de, par exemple, passer une heure ou deux à lire un bouquin passionnant sans se dire qu'il faudrait faire le repassage parce que demain on reprend le travail et qu'on n'aura plus le temps de le faire, ou encore de jouer à Pearl's Peril sans avoir mauvaise conscience puisque on a pléthore de temps pour assurer l'indispensable, c'est inappréciable !

Bon, d'accord, je sais, je sais, être à la retraite signifie être vieillissant à défaut d'être déjà vieux, et qu'il faut avoir à la fois une santé à peu près correcte et des moyens à peu près corrects aussi pour en jouir sans nouveaux soucis, mais quand c'est le cas, pourquoi ne faudrait-il pas reconnaître que c'est une période bien agréable ?
(*) L'image ne représente pas un retraité, mais saint Siméon le stylite , un anachorète des premiers siècles du Christianisme.

24 sept. 2013

J'aime l'automne


C'est ma saison préférée, la lumière est douce, le soleil pas trop chaud, et les couleurs de la végétation de plus en plus somptueuses, comme dans un feu d'artifice final avant le grand endormissement de l'hiver. Là, c'est juste le début, quelques feuilles jaunissent, les marronniers et les tilleuls en premier, les érables et les autres ensuite. Les dernières fleurs s'ouvrent, comme les éclatants hélianthus ou ce tapis de cyclamens sauvages qui s'étend d'années en années entre herbe et feuilles mortes.


18 sept. 2013

Cogito ergo sum

Il y a quelques siècles Descartes avait affirmé : "Je pense donc je suis" (plus précisément : "Cette pensée, je pense, donc j'existe, est la première et la plus certaine qui se présente à celui qui conduit ses pensées par ordre").

Il y a une trentaine d'années, Jacques Ellul annonçait : "L'ordinateur rendra la pensée de l'homme inutile".

Récemment, on a appris qu'un super-calculateur, Watson, pouvait donner de très sérieuses orientations de traitement pour plusieurs formes de cancer (après avoir avalé et digéré un certain nombre de traités de médecine et de pharmacopée).

Actuellement, si l'on n'a pas encore de puce implantée sous la peau, on peut être relié au réseau mondial avec un simple téléphone connecté, ce qui fait de chaque individu une petite maille dans un immense filet. Alors, les post-humains ne seront-ils plus que des cerveaux reliés entre eux et avec des bases de données ?

Peut-être d'ailleurs qu'avant, les ordinateurs auront fait de tels progrès en intelligence artificielle qu'ils auront supplanté les humains !

Déjà, ils ont modifié notre façon de vivre et de penser, et il serait trop long de passer en revue tout ce que l'on fait d'une façon différente par rapport à nos aînés, depuis que l'on utilise l'informatique. Mais est-ce la machine qui s'est adaptée à l'humain ou... l'inverse ? Finira-t-on par se ressembler tellement qu'il y aura comme une fusion ? Et qu'on arrivera à un homme-machine ou à une machine humaine ? Bien fort qui pourrait l'affirmer, parce qu'on est loin d'en être là.

Pour l'instant, c'est encore l'homme qui fabrique la machine, ou plutôt qui la conçoit (parce que ce sont quand même d'autres machines qui la font), alors tant que l'ordinateur ne saura pas se reproduire (s'auto-concevoir plutôt) et s'améliorer au fil des générations, c'est encore l'humain qui devrait avoir le dernier mot ! Mais jusqu'à quand ? Quelques décennies ? Quelques siècles ? Jamais ?

C'est sûr que l'on en est qu'aux balbutiements, même si on voit ça et là apparaître des robots dits "intelligents", et si certains américains excentriques envisagent de faire conserver leur cerveau après leur mort pour pouvoir y injecter on ne sait quelles données. En arrivera-t-on à ressentir "La honte qui s'empare de l'homme devant l'humiliante qualité des choses qu'il a lui-même fabriquées" (Günther Anders) ?

Plus de questions que de réponses évidemment, mais quoi qu'il en soit, je me verrais bien débarrassée d'un corps encombrant et faillible, flottant dans l'ether dans une bulle de conscience reliée à toutes les bibliothèques de l'univers... Non, je n'ai rien bu ! J'ai seulement du trop lire de science-fiction !

17 sept. 2013

Il pleut il fait soleil

 Avec cet étrange mois de septembre qui ressemble à un mois de mars par ses giboulées entrecoupées d'éclaircies et sa température plutôt fraîche, on peut faire d'étranges photos : des gouttes de pluies qui tombent sur de l'herbe ensoleillée !

Et ça me rappelle cette comptine qu'on chantait quand j'étais enfant :

Il pleut il fait soleil
Le diable bat sa femme
A grands coups de baton
Le diable est un fripon

La même photo (un peu...) bricolée !

9 sept. 2013

Y a pu d'saisons !

La météo est un grand sujet de conversation, et pas seulement chez les Anglais, pourtant réputés pour cet exercice. Et dans ce domaine, on a toujours la mémoire bien courte. Quand il pleut pendant tout l'été, on raconte qu'on n'a jamais vu ça, ou alors, si la neige paralyse les routes quelques jours en hiver, on râle en disant que c'est inadmissible et que le monde change trop ; pareil s'il se met à faire bien chaud en juillet, ou si le froid est vif en février.

C'est vrai que sous nos climats tempérés, les choses sont bien plus variées que sous les tropiques, ou au pôle, mais dès qu'il se passe quelque chose qui dérange la vie quotidienne, on en vient à accuser le diable et son train ! Autrefois, on stigmatisait les spoutniks et tous ces machins qu'on envoyait dans la Lune, maintenant, on brandit le changement climatique ou les déchirures de la couche d'ozone, et pourtant...

En relisant les chroniques historiques, on relativise, parce que des grands froids, par exemple, avec neige abondante, il y en a déjà eu, et des pires. Certes, on pense toujours à l'hiver 1710 à Versailles, où le vin gelait dans les verres, mais avant il y en a eu aussi : en 821, toutes les rivières de la Gaule étaient gelées, on y passait dessus à cheval et avec les charrettes. L'hiver 1124, il a neigé si fort et si longtemps que les gens mourraient de froid, ainsi que les poissons des rivières pris dans les glaces. Plus près de nous, en 1830, l'hiver a été particulièrement rude en Europe puisqu'il a neigé juqu'en Espagne et en Italie. En France, il faisait -28° à Nancy, -17° (seulement) à Paris, et comme nos aïeux n'avaient pas nos chauffages et nos protections, il y eut une énorme mortalité, des gens et du bétail. Encore plus près.. L'hiver 1954, celui où l'on a fait connaissance avec l'abbé Pierre, j'ai vu de mes propres yeux d'enfants la Seine charrier de gros blocs de glace en amont de Paris.

Voilà pour le froid, mais on pourrait trouver le même genre de documentation pour la chaleur excessive, les pluies diluviennes, ou les sécheresses dramatiques. Alors, rien de nouveau sous le soleil (ou sous la neige..) ? Si, certainement que les activités humaines, bien plus "industrielles" qu'en 1830 et a fortiori sous Charlemagne, ont un impact non négligeable, mais à l'échelle d'une vie humaine ? N'avons-nous pas trop souvent la mémoire courte ? On croit qu'on "n'a jamais vu ça" alors que...

Pour ceux qui ne connaissent pas Le Gorafi, un article de circonstance.

6 sept. 2013

Giverny est un jardin


Voilà un tout petit village de l'est du département de l'Eure, à quelques encablures de Paris, qui voit passer dans ses rues plus de 600.000 visiteurs du monde entier en une seule saison. Comme c'était une des bases préférées des Impressionnistes, au XIXe siècle, c'est resté un village de fleurs, de jardins, d'effets d'eau (la Seine et l'Epte sont proches), de douce lumière, toutes choses qui inspiraient ces artistes. On peut y passer la journée sans s'ennuyer une minute, et, malgré l'afflux des touristes, et toutes les langues que l'on entend, on en revient apaisé, les yeux pleins de couleurs.

Il y a le Musée des Impressionnismes, qui présente de fort belles expositions de peinture, et qui est entouré de jardins remplis de fleurs : le carré jaune, le carré mauve, les blanches, les roses, qui varient selon les saisons. On peut aussi aller jusqu'à l'église sainte Radegonde, avec son cimetière attenant où est inhumé Monet, le grand prêtre local, qui y a vécu et peint de longues années. Au passage, l'hôtel Baudy, qui, le premier, a accueilli les peintres qui venaient eux aussi de fort loin, puisque de nombreux artistes américains y ont séjourné. Là, après avoir déjeuné sur la terrasse, à l'ombre des tonnelles, on va visiter un atelier d'artiste reconstitué au milieu d'un étrange jardin en pente, où, en saison, les roses fleurissent à profusion.


Après, il faut redescendre tranquillement la rue Claude Monet (évidemment) jusqu'à arriver à sa maison. Celle-ci n'a rien d'extraordinaire, par contre les jardins.... Un fouillis, un jaillissement, une multitude de corolles aux formes diverses, d'improbables coloris, à tel point que les yeux ne savent plus où se poser, et qu'on en oublie les autres personnes présentes qui prennent avidement des photos, d'ailleurs, on en fait autant ! Et puis, pour terminer en beauté, on passe sous la route, par un court, frais et sombre tunnel, et on arrive dans le jardin d'eau, où s'épanouissent les fameux nymphéas si célèbres. Là, sous l'ombre des saules pleureurs qui laissent leurs feuilles frôler l'eau calme des étangs, au milieu de la verdure et des fleurs, en empruntant les ponts peints en vert qui enjambent les bras de rivière, on aurait presque envie de prendre un chevalet, une palette et des pinceaux ! Mais le résultat serait sans doute hélas fort loin de la réalité !

On peut aussi flaner dans les galeries d'art et d'artisanat, de produits locaux et d'objets insolites, qui ne manquent pas, s'arrêter au Musée de la mécanique naturelle, fort intéressant et même surprenant, regarder les menus des nombreux restaurants, les jardins des particuliers aussi, et enfin, retrouver sa voiture garée dans les nombreux parkings dont certains même sont à l'ombre !


3 sept. 2013

Une visiteuse nocturne

Qui est peut-être d'ailleurs un visiteur ! Notre intimité ne m'a pas permis d'exercer ce genre de privauté pour le vérifier. En effet, aimant vivre la fenêtre ouverte, j'ai souvent la visite d'une chauve-souris qui entre dans mon bureau, se met à voleter en grands cercles près du plafond, en rasant les murs, et a bien du mal à retrouver l'issue par laquelle elle s'était fourvoyée.

Quand je pense que la première fois que l'un de ces chiroptères a eu l'outrecuidance d'entrer dans ma chambre alors que j'y dormais, je me suis enfoncée le plus loin possible dans mon lit sous les couvertures pour ne surtout pas le croiser... Mais depuis, comme ce n'est pas si rare que ça, j'ai perdu cette appréhension (plus proche de la terreur que de la crainte d'ailleurs à cette époque) et attends tranquillement qu'elle veuille bien partir faire son marché d'insectes à l'extérieur.

Pourquoi ces bêtes-là déclenchent-elles chez beaucoup de gens une telle panique ? Après tout, ce sont des mammifères, même s'ils volent mieux qu'un chien, un chat ou une souris. A cause de cette légende urbaine qui raconte qu'elles se prennent dans les cheveux ? Ou à cause des vampires tropicaux qui, exceptionnellement peuvent sucer du sang humain ? Où parce que ces ailes membraneuses réveillent l'inconscient collectif et rappellent les dragons et autres Erynies ? Pourquoi cette crainte et cette répulsion ? Ce sont des animaux fort utiles, leur consommation d'insectes est salutaire, et, sous nos climats, leur taille n'a rien d'effrayant !

Et pourtant, elles ont été longtemps symbole de sorcellerie, de malheur, de mort, on les clouait sur les portes des granges autrefois, comme les chouettes, on les associait à toutes sortes de maléfices et elles pouvaient servir d'ingrédients dans des potions avec la bave de crapaud et autres choses peu ragoûtantes. Dans d'autres contrées, c'est différent, elles sont au contraire considérées comme des esprits errants bénéfiques et elles sont sacrées.

Mais pas chez nous.... Même avec le succès de Batman ! C'est vrai que les animaux nocturnes, que l'on ne distingue pas bien, sont plus inquiétants qu'un oiseau ou un lapin que l'on croise dans la journée. Ce sont des animaux protégés en plus, il ne faut pas leur faire de mal, et elles ne le font pas exprès de s'inviter chez vous, c'est seulement que le délicieux papillon de nuit qui passait par là est entré le premier et elle a suivi le casse-croûte (*)....

Quand elles entrent dans une maison, elles doivent être complètement affolées les pauvres, il y a de la lumière, des humains, des meubles que leur sonar leur montre, des tas de trucs qu'elles ne connaissent pas, quel stress ! C'est pourquoi s'il y en a une qui arrive, il faut calmement aller fermer la porte pour qu'elle ne s'égare pas dans la maison, puis, ouvrir tout grand la fenêtre si elle n'était qu'entrebaillée, et se rasseoir sans chercher à la pousser vers la sortie ce qui l'inquièterait encore plus, elle finira bien par rejoindre la nuit.

Tiens, quand on parle du loup.... On en voit les ailes ! Bonsoir, la sortie c'est par là ! Si vous voulez bien vous donner la peine...

(*) Je ne suis pas sûre du tout que les chauve-souris mangent les papillons de nuit....

1 sept. 2013

Comment peut-on lire des romans ?

J'ai beau être une lectrice compulsive, je ne lis quasiment jamais de romans (*) parce que je n'accroche pas. J'ai essayé de lire des romans "actuels", et le livre m'est tombé des mains, des descriptions érotiques tant qu'on en veut, oui, d'accord, ça fait acheter, mais ça n'apporte pas toujours grand chose, n'est pas le marquis de Sade qui veut... des élucubrations d'auteur sur des sujets futiles, qu'on oublie dès qu'on a tourné la dernière page, un style parfois bizarre (hein Monsieur Houellebecq ?) et par-dessus tout, ça n'apprend rien ! Si encore ça me distrayait, comme les Histoires de Bellemare que j'affectionne tant, mais même pas, ça m'ennuie la plupart du temps.

D'accord, moins on en lit, moins on est apte à juger de l'intérêt de l'oeuvre, c'est évident, et c'est sûr que je connais mieux Roger Martin du Gard, ou Georges Duhamel que les auteurs contemporains, mais quand on est déçu une fois, deux fois, on n'a pas trop envie de tenter une troisième fois. En ce moment, pour participer à un prix littéraire local, j'ai promis de lire six romans d'auteurs étrangers, du bassin méditérranéen, puisque c'est le thème du salon. Je viens de finir le troisième, et un seul m'a vraiment plu, les deux autres.... Lus en quelques heures, oubliés tout aussi rapidement.

Il reste les grands classiques, Balzac, Flaubert, Zola, mais, après avoir lu quasiment tout Emile Zola avec délectation quand j'étais jeune, j'ai voulu relire Germinal et ne suis pas allée plus loin que la page 50... Comme quoi les goûts changent ! Et les "modernes" ceux d'avant-guerre (la seconde), ou de tout de suite après, qui les lit encore ? Qui lit Montherlant ou Druon, et pourtant qu'est-ce qu'ils écrivaient bien ! Je suis sûre qu'il y en a plein d'autres de nos jours, qui écrivent aussi bien, et qui savent narrer des histoires passionnantes, mais encore faudrait-il que j'ai envie de les lire.......
(*) à part en science-fiction, genre que j'apprécie et dont j'ai fait une grande consommation 

* A propos de l'image d'illustration, oui, je sais, il y a mieux comme romans que la collection Harlequin, mais elle a ses inconditionnels, comme quoi, il en faut pour tous les goûts. 

* Allez, un peu d'autopromotion, où l'on voit que les catégories "documentaires" sont nettement plus remplies que la catégorie "romans"....Et aussi que ces derniers, pour la plupart, datent un peu !