Quatre jours avec des températures dépassant par endroit les 40° le jour, à l'ombre, invivable, suivis d'un énorme orage, attendu, désiré, mais... Rafales de vent cassant les branches, jonchant les routes de feuilles, trombes d'eau qui dévalent les chemins, tornades locales emportant toitures et clôtures, arbres en travers des routes, et... Plus d'électricité évidemment.
On se dit, il est 19h, ça va revenir dans la soirée... Non, nuit dans l'ombre, et au matin, toujours pas de courant. On téléphone à EDF qui explique que la haute tension a été touchée, les fils se balançant dans le grand vent on fini par rompre leurs attaches, et que ça devrait quand même revenir vers 15h. Il explique aussi, avec beaucoup de patience et de gentillesse, faut le souligner, que de nombreuses communes alentour sont impactées, et qu'il y a 20.000 foyers privés de courant.
15h30, second coup de fil, un autre employé, toujours aussi aimable, dit qu'il a bon espoir pour 18h, mais que les problèmes sont nombreux et complexes.
18h30, troisième coup de fil, là, on nous dit que tout devrait être rentré dans l'ordre pour 19h30 et au plus tard 20h30, mais que si les travaux n'étaient pas achevés, ENEDIS (oui, je dis toujours EDF, par habitude), ne laisserait pas ses clients une nuit supplémentaire sans lumière, et qu'ils mettraient des groupes électrogènes en action.
19h50, le miracle se produit, une lampe s'allume, le téléphone sans fil émet un bip sympathique, et, on recommence à vivre plus confortablement !
Parce que, sans courant électrique, de nos jours, on est totalement paralysé : pas possible de cuire ou de réchauffer quoi que ce soit pour peu qu'on n'ait pas le gaz, pas d'éclairage, pas de cafetière, pas d'eau chaude pour se laver, congélateurs dont il faut vider et perdre le contenu, pas de téléphone, sauf si on a conservé un vieux récepteur d'antan, les téléphones sans fil ayant besoin de courant pour fonctionner, pas de portable pour peu qu'il soit déchargé, pas d'internet évidemment... Et des risques de manque d'eau, parce que les pompes qui alimentent les châteaux d'eau ne fonctionnent plus.
Ces longues coupures ne sont pas, heureusement, très fréquentes, mais elles touchent en priorité les habitats ruraux, les villes étant épargnées, j'ignore pourquoi. Mais une fois de plus, ce sont les campagnards qui trinquent, à croire que le calme et les petits oiseaux sont un privilège qui se paye cher.
Au soir de ce 26 juillet de sinistre mémoire, on pense à ceux qui n'ont plus de toit, ceux qui ont un arbre en travers de leur maison, ceux qui ont perdu leur récolte sous la grêle, et on se dit, à la lumière d'une ampoule électrique, devant son écran d'ordinateur, que s'il y a des gens favorisés par leur emplacement, il y a aussi bien pire que soi !
P.S. : un grand merci, aux employés d'ENEDIS, sur diverses plateformes (Lille et Paris en ce qui nous concerne), pour leur patience, leur disponibilité, et leur amabilité.