
Certes Microsoft est encore largement dominant sur le marché du logiciel. Tous (ou presque) les ordinateurs vendus le sont avec Windows, ce qui permet encore de faire des disciples involontaires, surtout parmi ceux qui n'ont jamais connu autre chose. Mais on sent que quelque part la forteresse se lézarde, même si les fissures actuelles ne mettent pas en péril l'édifice entier.
Il y a eu les nombreuses failles de sécurité d'Internet Explorer 6, si longues à colmater, qui ont fait la joie de Mozilla, dont le navigateur Firefox a profité pour prendre son envol. Et puis quelques couacs dont le plus beau a été Vista, boudé par les entreprises, à commencer par Intel lui-même, qui ont refusé de changer tout leur parc matériel pour pouvoir faire tourner ce si gourmand et si spécifique OS, obligeant Microsoft à poursuivre la maintenance d'XP (qui aurait du cesser en 2008), et à accélérer la mise en oeuvre de son successeur. Et le format de fichier de Word ! Word, qui était devenu le synonyme de traitement de texte, dont la dernière moûture n'est lisible que par lui même (et curieusement par la suite libre Open Office) provoquant l'ire des utilisateurs qui ne pouvaient plus communiquer...
Enfin, il y a eu quelques erreurs marketing : par exemple, le moteur de recherche Live search, resté tellement confidentiel devant le géant Google, que peu de gens en connaissent l'existence ; le baladeur Zune, qui peine à conserver ses 4% de part de marché (devant les 71% de l'Ipod), et la poussée des utilisateurs d'autres OS, Mac OS ou Linux, qui sont en croissance lente certes, mais constante. Il ne faut pas oublier non plus l'émergence des logiciels libres, comme Open Office, choisi par plusieurs grands comptes et de nombreux particuliers, et celle des logiciels bureautique partagés en ligne.. même si Microsoft essaye de se défendre en offrant sa suite Office gratuitement aux enseignants afin qu'ils en fassent la promotion auprès de leurs élèves. Disons que ça sent quelque part la pente glissante, la fin de règne, et on ne sait pas encore si Steve Ballmer aura autant de charisme et de sens des affaires que son prédécesseur.
Et comme il est fort difficile de faire des prévisions à long terme dans ce domaine, tant l'évolution est rapide et souvent inattendue, on se donne rendez-vous dans dix ans ?