Il y a dans Paris, et dans d'autres grandes villes aussi, des lieux de perdition dans lesquels on entre l'œil brillant et les mains tremblantes. On arrive, on se faufile dans la foule de ceux qui sont déjà là, et on s'arrête, pour mieux voir tout ce qui entoure et qui fait déjà saliver de désir.
Puis, on regarde les affiches, les pancartes, et on se dirige doucement vers les objets de la convoitise, on s'approche et on tend le bras et on l'attrape ! Oui, le premier, celui qui a attiré l'œil en priorité. On l'ouvre délicatement, puis on le retourne, puis, on le regarde lentement avant de se le glisser sous le bras ou de le reposer sur sa pile. Mais pendant qu'on en tenait un, les autres attirent aussi l'attention, on tourne la tête, on en découvre encore, on ne sait plus où regarder...
Mais c'est que derrière il y en a d'autres, et en face aussi, et plus loin encore. Le bras gauche, coude fléchi, commence à peiner, tandis que la main droite s'affaire à en soulever un autre pour regarder le prix.. La tentation s'accroît tandis que dans le sac, la carte de crédit commence à trembler. Et là, celui-là que je cherchais depuis un moment... Allons, c'est pas trop gros, pas trop cher, on peut se laisser aller... Le biceps gauche se tétanise de plus en plus.
Un dernier regard, un tout dernier, des regrets plein les yeux, des volumes plein les bras, on se dirige vers la caisse (*). La carte bleue soupire en se glissant dans la fente, on détourne le regard des chiffres verts qui sont affichés, on tape son code les yeux baissés, on range le tout dans un sac et .... On ahane tout au long du chemin pour retourner à la gare St Lazare avec le métro (ou ses pieds si on a choisi la FNAC qui est juste en face), parce que les livres, qu'est-ce que c'est lourd !!
En plus de la FNAC qui est en point de mire quand on sort de la gare, il y a aussi Gibert Jeune près de la Seine et ses étalages extérieurs à si bas prix qu'on prendrait bien tout, ou encore La Procure, en face de Saint Sulpice où il n'y a pas que des livres religieux, loin de là, et tant d'autres encore... La tentation est partout !
(*) Maintenant, on trouve des caisses sans caissières : des automates sur lesquels on scanne les livres achetés, qui font le total et vous invitent à insérer votre carte de crédit. On n'arrête pas le progrès... Et le chômage non plus...
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