Citation issue d'un livre de Bernard Pivot (*) :
"Les livres sont d'implacables envahisseurs. Mine de rien, avec une patience infinie et toujours plus nombreux, ils se rendent maîtres des lieux. Ils ont tôt fait de déborder des bibliothèques où ils sont assignés à résidence [..] ils escaladent les murs, poussent jusqu'aux plafonds, s'installent sur les cheminées, les tables, les guéridons, se fixent dans les encoignures, pénètrent dans les armoires, les commodes et les coffres, et, quand ils demeurent à terre, ils prolifèrent sur la moquette ou sur le carrelage en piles instables et arrogantes. [...] Au fil du temps, les livres sont devenus de féroces colonisateurs. Ils bouffent sans cesse de l'espace ; et leur voracité se révèle d'autant plus efficace qu'elle est silencieuse et que leurs mouvances lentes et usurpatrices se font sous le couvert rassurant de la culture... La vraie ambition des livres est de chasser les hommes des bibliothèques et de leurs maisons et d'en occuper tout le territoire pour une grandiose et solitaire jouissance."
Des livres ? Même si je ne suis pas "liseur professionnel" comme pouvait l'être Bernard Pivot, j'en ai une pleine maison. Il y en a partout, ils prolifèrent, sortent des rayonnages prévus pour eux pour investir d'autres étagères et s'y empilent en ordre plus ou moins régulier. Et pourtant... J'en lis bien plus que je n'en achète, donc que je n'en garde, et fréquente avec assiduité les deux bibliothèques locales qui sont plutôt bien pourvues. Mais ça n'empêche pas, je ne peux pas passer devant une librairie sans y entrer... et en ressortir les bras chargés et la carte de crédit déchargée. Les différentes FNAC croisées, Gibert et autres, sont des lieux de perdition (et avec les commandes sur Internet, c'est presque pire, on n'a même plus à se déplacer, il faut donc être héroïque pour résister à la tentation). Il faut toujours aussi que j'en ai une pile sur la table de nuit, c'est comme l'alcoolique avec sa réserve de vin, ou le fumeur avec sa cartouche de cigarettes, quand le niveau diminue, faut faire quelque chose !!
En plus, je déteste jeter un livre, même un vulgaire livre de poche acheté dans une foire à tout, même si je ne pense pas le relire un jour, alors, ça s'accumule... et il est de plus en plus difficile de retrouver un titre au milieu des diverses stratifications de papier. Ce n'est donc pas étonnant que mon tout premier site web publié, en octobre 97, ait eu comme sujet les livres que je lisais.
Parce qu'au fond, lire, c'est une addiction. Je ne peux pas rester sans lire et ça va de la lecture des affiches dehors, ou dans le métro, jusqu'au journal qui traîne, en passant par tous les panneaux que je peux rencontrer, une véritable maladie... Rester immobile quelque part, attendre quelque chose ou quelqu'un, manger seule au restaurant, c'est totalement impossible si je n'ai pas quelque chose à lire. J'arrive même à lire l'Equipe si je n'ai rien d'autre ! Pire, l'annuaire des postes (les pages jaunes quand même...), oui, ça m'est déjà arrivé.
Quant aux livres, j'en ai toujours vu autour de moi, du plus loin que je m'en souvienne, d'autant plus qu'ayant appris à lire très jeune, j'ai très tôt commencé à "consommer". Quand je me déplace, j'en emporte toujours une provision, on ne sait jamais, si je ne trouvais rien sur place, ce serait l'angoisse garantie ! Bon, d'accord, maintenant, avec la liseuse toujours dans mon sac, je ne suis plus jamais en manque dans le train, ou dans un endroit où il n'y aurait pas la moindre ligne imprimée, et surtout, c'est nettement moins lourd à porter.
En conclusion, quand on ne peut pas plus se passer de lire que se passer de respirer, il faut : avoir de la place chez soi, déjà, quelques sous pour assouvir son vice ensuite, une ou plusieurs bibliothèques de prêt pas trop loin enfin. Tout ça plus une liseuse en secours, et on est paré !
(*) Bernard Pivot - Le métier de lire - réponses à Pierre Nora - Editions Gallimard - 1990 - Page 155 et suivantes.
"Les livres sont d'implacables envahisseurs. Mine de rien, avec une patience infinie et toujours plus nombreux, ils se rendent maîtres des lieux. Ils ont tôt fait de déborder des bibliothèques où ils sont assignés à résidence [..] ils escaladent les murs, poussent jusqu'aux plafonds, s'installent sur les cheminées, les tables, les guéridons, se fixent dans les encoignures, pénètrent dans les armoires, les commodes et les coffres, et, quand ils demeurent à terre, ils prolifèrent sur la moquette ou sur le carrelage en piles instables et arrogantes. [...] Au fil du temps, les livres sont devenus de féroces colonisateurs. Ils bouffent sans cesse de l'espace ; et leur voracité se révèle d'autant plus efficace qu'elle est silencieuse et que leurs mouvances lentes et usurpatrices se font sous le couvert rassurant de la culture... La vraie ambition des livres est de chasser les hommes des bibliothèques et de leurs maisons et d'en occuper tout le territoire pour une grandiose et solitaire jouissance."
Des livres ? Même si je ne suis pas "liseur professionnel" comme pouvait l'être Bernard Pivot, j'en ai une pleine maison. Il y en a partout, ils prolifèrent, sortent des rayonnages prévus pour eux pour investir d'autres étagères et s'y empilent en ordre plus ou moins régulier. Et pourtant... J'en lis bien plus que je n'en achète, donc que je n'en garde, et fréquente avec assiduité les deux bibliothèques locales qui sont plutôt bien pourvues. Mais ça n'empêche pas, je ne peux pas passer devant une librairie sans y entrer... et en ressortir les bras chargés et la carte de crédit déchargée. Les différentes FNAC croisées, Gibert et autres, sont des lieux de perdition (et avec les commandes sur Internet, c'est presque pire, on n'a même plus à se déplacer, il faut donc être héroïque pour résister à la tentation). Il faut toujours aussi que j'en ai une pile sur la table de nuit, c'est comme l'alcoolique avec sa réserve de vin, ou le fumeur avec sa cartouche de cigarettes, quand le niveau diminue, faut faire quelque chose !!
En plus, je déteste jeter un livre, même un vulgaire livre de poche acheté dans une foire à tout, même si je ne pense pas le relire un jour, alors, ça s'accumule... et il est de plus en plus difficile de retrouver un titre au milieu des diverses stratifications de papier. Ce n'est donc pas étonnant que mon tout premier site web publié, en octobre 97, ait eu comme sujet les livres que je lisais.
Parce qu'au fond, lire, c'est une addiction. Je ne peux pas rester sans lire et ça va de la lecture des affiches dehors, ou dans le métro, jusqu'au journal qui traîne, en passant par tous les panneaux que je peux rencontrer, une véritable maladie... Rester immobile quelque part, attendre quelque chose ou quelqu'un, manger seule au restaurant, c'est totalement impossible si je n'ai pas quelque chose à lire. J'arrive même à lire l'Equipe si je n'ai rien d'autre ! Pire, l'annuaire des postes (les pages jaunes quand même...), oui, ça m'est déjà arrivé.
Quant aux livres, j'en ai toujours vu autour de moi, du plus loin que je m'en souvienne, d'autant plus qu'ayant appris à lire très jeune, j'ai très tôt commencé à "consommer". Quand je me déplace, j'en emporte toujours une provision, on ne sait jamais, si je ne trouvais rien sur place, ce serait l'angoisse garantie ! Bon, d'accord, maintenant, avec la liseuse toujours dans mon sac, je ne suis plus jamais en manque dans le train, ou dans un endroit où il n'y aurait pas la moindre ligne imprimée, et surtout, c'est nettement moins lourd à porter.
En conclusion, quand on ne peut pas plus se passer de lire que se passer de respirer, il faut : avoir de la place chez soi, déjà, quelques sous pour assouvir son vice ensuite, une ou plusieurs bibliothèques de prêt pas trop loin enfin. Tout ça plus une liseuse en secours, et on est paré !
(*) Bernard Pivot - Le métier de lire - réponses à Pierre Nora - Editions Gallimard - 1990 - Page 155 et suivantes.