Deux tristes faits divers se sont déroulés récemment : deux adolescents se sont suicidés suite à un harcèlement sur Internet.. L'une au Canada, l'autre en France. Comment peut-on en arriver là ? Qui est coupable ? Certes, on pourrait tancer les parents pour leur manque d'attention, leur indifférence, leur laxisme dans l'éducation de leurs enfants. Que faisait ce jeune sur Chatroulette ? Mais de tous temps, les gamins ont été assez malins pour berner leurs parents et faire des choses plus ou moins interdites, sauf que là, les moyens techniques utilisés aggravent nettement les conséquences. Donc, les interdits qui avaient cours autrefois doivent nettement être... upgradés, et les bonnes vieilles recettes sont devenues tout à fait obsolètes. Ne pas suivre un inconnu dans la rue, comme on l'enseignait autrefois est devenu ringard quand on peut causer avec de nombreux inconnus devant son écran, sans sortir de sa chambre.
"Apprendre" Internet aux enfants ? Les avertir que donner son nom et son adresse sur un forum est dangereux, autant que de le faire "en vrai" avec un individu inconnu ? Combien de fois, sur des sites ouverts, voit-on un gamin écrire : "je m'appelle Axxx Myyy, j'habite 3 rue xxx à Nyyyy, j'ai 14 ans, j'ai un facebook et mon adresse mail est xxx@hotmail.com, j'aime Justin Bieber et je veux être actrice" (*)... Les jeunes manquent certainement de maturité pour discerner ce qui se dit et ce qui ne se dit pas, seule l'expérience la leur donnera, mais à condition que de sinistres expériences ne les aient pas tués avant. Comment leur faire comprendre qu'Internet a une mémoire quasi éidétique, que toute image, toute mention écrite, tout reste et peut être utilisé pour n'importe quelle fin ? Expliquer qu'entre donner son adresse ou une photo à un quidam dans la rue, et la poster sur un blog, un forum, un réseau social, dans un cas c'est une imprudence qui risque de ne pas aller bien loin, et dans l'autre, c'est la porte ouverte à un harcèlement continu d'individus malveillants et lâches, qui le sont d'autant plus qu'ils pensent que l'anonymat les protège.
Sensibiliser les parents ? Les éducateurs, l'école ? Certainement, mais peut-être de façon plus formelle que par de simples mentions dans la presse, ou par la lecture de faits divers qui seront vite oubliés dans le tourbillon médiatique. Sachant que même si une certaine discipline est mise en place à la maison, les possibilités de connexion en dehors sont innombrables et impossibles à surveiller. Expliquer aux adolescents, avant que l'inacceptable arrive ? Pas facile, c'est un âge où l'on a l'impression "d'en savoir beaucoup plus que son grand père"... Et où l'on a bien du mal à recevoir des conseils.. Surtout quand les adultes eux-même sont les premiers à cliquer sur des liens douteux et à répondre aux questions des mails de phishing...
Et les "agresseurs" dans tout ça ? Il n'y en a pas forcément dans un premier temps, parfois c'est l'adolescent lui-même qui est à l'origine de ses propres malheurs, par méconnaissance des dangers potentiels de ses actions, comme le fait de publier des photos douteuses de lui-même ou de ses copains sur des réseaux communautaires.. C'est ensuite qu'il peut y avoir des victimes, lui, évidemment, ou ses copains dont il a voulu se moquer sans penser que la suite pouvait devenir dramatique. Dans le cas du jeune homme français sur Chatroulette, comment retrouver la personne à l'origine du chantage ayant provoqué son suicide, au fin fond de l'Afrique, avec un pseudo et une adresse IP certainement dynamique ? C'est peut-être plus facile si l'auteur est identifiable, et si les pouvoirs publics prennent la peine d'enquêter, et la justice d'agir, mais de toutes façons, le mal sera fait et l'adolescent longuement meurtri tandis que le harceleur pourra recommencer, la lâcheté et la malveillance ne l'empêchant sans doute pas de dormir.
Tiens, il y a des fois où être vieux est réconfortant !
A voir et à revoir, et à faire voir : ces vidéos édifiantes."Apprendre" Internet aux enfants ? Les avertir que donner son nom et son adresse sur un forum est dangereux, autant que de le faire "en vrai" avec un individu inconnu ? Combien de fois, sur des sites ouverts, voit-on un gamin écrire : "je m'appelle Axxx Myyy, j'habite 3 rue xxx à Nyyyy, j'ai 14 ans, j'ai un facebook et mon adresse mail est xxx@hotmail.com, j'aime Justin Bieber et je veux être actrice" (*)... Les jeunes manquent certainement de maturité pour discerner ce qui se dit et ce qui ne se dit pas, seule l'expérience la leur donnera, mais à condition que de sinistres expériences ne les aient pas tués avant. Comment leur faire comprendre qu'Internet a une mémoire quasi éidétique, que toute image, toute mention écrite, tout reste et peut être utilisé pour n'importe quelle fin ? Expliquer qu'entre donner son adresse ou une photo à un quidam dans la rue, et la poster sur un blog, un forum, un réseau social, dans un cas c'est une imprudence qui risque de ne pas aller bien loin, et dans l'autre, c'est la porte ouverte à un harcèlement continu d'individus malveillants et lâches, qui le sont d'autant plus qu'ils pensent que l'anonymat les protège.
Sensibiliser les parents ? Les éducateurs, l'école ? Certainement, mais peut-être de façon plus formelle que par de simples mentions dans la presse, ou par la lecture de faits divers qui seront vite oubliés dans le tourbillon médiatique. Sachant que même si une certaine discipline est mise en place à la maison, les possibilités de connexion en dehors sont innombrables et impossibles à surveiller. Expliquer aux adolescents, avant que l'inacceptable arrive ? Pas facile, c'est un âge où l'on a l'impression "d'en savoir beaucoup plus que son grand père"... Et où l'on a bien du mal à recevoir des conseils.. Surtout quand les adultes eux-même sont les premiers à cliquer sur des liens douteux et à répondre aux questions des mails de phishing...
Et les "agresseurs" dans tout ça ? Il n'y en a pas forcément dans un premier temps, parfois c'est l'adolescent lui-même qui est à l'origine de ses propres malheurs, par méconnaissance des dangers potentiels de ses actions, comme le fait de publier des photos douteuses de lui-même ou de ses copains sur des réseaux communautaires.. C'est ensuite qu'il peut y avoir des victimes, lui, évidemment, ou ses copains dont il a voulu se moquer sans penser que la suite pouvait devenir dramatique. Dans le cas du jeune homme français sur Chatroulette, comment retrouver la personne à l'origine du chantage ayant provoqué son suicide, au fin fond de l'Afrique, avec un pseudo et une adresse IP certainement dynamique ? C'est peut-être plus facile si l'auteur est identifiable, et si les pouvoirs publics prennent la peine d'enquêter, et la justice d'agir, mais de toutes façons, le mal sera fait et l'adolescent longuement meurtri tandis que le harceleur pourra recommencer, la lâcheté et la malveillance ne l'empêchant sans doute pas de dormir.
Tiens, il y a des fois où être vieux est réconfortant !
2 commentaires:
La guerre des boutons version high-tech.
Avec cet article j'ai enrichi mon vocabulaire : "éidétique" je ne connaissais pas ce mot. Je le retiens car ça doit faire de replacer dans la conversation ou bien ça peut être utile à QPC ;-)
Je pense que ce n’est pas la faute des parents si les jeunes soient confrontes a ce types de dangers sur les sites de rencontre, mais c’est important de les éduquer sur les conséquences de leurs actes.
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