12 sept. 2011

Problèmes de linguistique

Certains francophones, et pas seulement des gens de la Belle Province, veulent à tous prix féminiser certains noms. Mais quels sont leurs critères ? Quand je vois auteure, je me dis qu'on n'a jamais entendu dire masseure, ni instituteure, alors pourquoi ne pas dire auteuse comme masseuse, ou autrice, comme institutrice ? Et pourquoi pas écrivaine d'ailleurs, c'est même plus joli !! Pourquoi vouloir à tous prix féminiser des noms de métier qui n'ont pas de féminin à l'origine ? Dans un souci de parité/féminisme mal placé ? Parce que Madame LE ministre, ça fait quand même bizarre, sans parler de la plombière qui fait plutôt penser à une glace qu'à une spécialiste de la tuyauterie... Dans l'autre sens, ça ne vaut pas mieux... Vous faites quel métier monsieur ? Je suis sage-femme.... D'accord, le cas est plus rare, et le poids de l'histoire et de la tradition est moins lourd pour les hommes que pour les femmes. Mais est-ce une raison pour ridiculer celles-ci en les affublant d'accords de genre aussi fantaisistes que saugrenus ?

Si le mot au féminin n'existe pas, ce qui est effectivement souvent le cas, et s'il est tout à fait indispensable au nom de la défense des femmes d'en créer un, encore faudrait-il se faire une religion, et adopter une règle à peu près cohérente, sinon, déjà que le français est une langue compliquée avec ses multiples exceptions, si on la complexifie encore, les pauvres écoliers, qui ont déjà ben du mal, en auront encore davantage.

Mais quel choix ? Déjà peut-être calquer sur quelque chose d'existant, donc, l'auteur femelle pourrait devenir auteuse (comme la parfumeuse) ou autrice (comme l'administratrice), mais en tous cas pas auteure, qui est, à ma connaissance (*), unique en son genre... En fait, des grosses têtes y ont certainement déjà pensé, et ça a du susciter de nombreuses commissions et autres études onéreuses lors de la fameuse réforme de l'orthographe d'il y a une vingtaine d'années, mais je crains qu'elles n'aient abouti qu'à des choses aussi absconses que gasole, qui est la francisation de la prononciation anglaise de gas oil, et m'a toujours semblé bizarre...

Alors à moi Henriette Walter , elle seule (**) pourrait m'expliquer pourquoi on ne dit pas conducteure mais conductrice, et joueuse et non pas joueure !



(*) n'étant pas un dictionnaire de linguistique sur pattes, il y a certainement plein d'exemples que je n'ai pas trouvés. 
(**) d'autres aussi certainement, mais j'ai tant apprécié les ouvrages de cette auteure (oh pardon, de cette autrice !!)

5 commentaires:

cajera a dit…

Je trouve énervant cette malheureuse habitude de vouloir trouver un féminin aux mots.

Anonyme a dit…

Pourquoi on ne dit pas conducteure mais conductrice, et joueuse et non pas joueure? Parce que ça obéit à certaines règles morphologiques de la langue, mises en avant par les recherches en linguistiques. Tu peux facilement trouver des explications en ligne, ici par exemple : http://atilf.atilf.fr/gsouvay/scripts/feminin.exe?REGLE=S

Une anecdote intéressante : à une époque, "autrice" était une forme acceptée, mais est maintenant tombée en désuétude.

jean marie a dit…

Et en plus dans les genre féminin et masculin il y aurait aussi de quoi dire: une moustache, un sein, c'est un peu bizarre que des attributs féminins soient au masculin et inversement.
Bon après que l'on dise "une catastrophe", "une dépression" je trouve cela normal tout comme un anticyclone, un beau temps.
Oups!!!! Y'a mon côté macho qui s'est révélé.

Unknown a dit…

Je cherche un livre de Henriette Walter La Fabuleuse histoire du nom des poissons ISBN 978-2221113561 pour sourcer un article sur wikipedia et Google m'a pointé vers toi. Comme quoi l'algo est bien fichu ;)

Est ce que tu aurais ça dans ta bibliothèque par hasard ?

Marie-Dosithée a dit…

@Mattieu Sontag : je ne peux pas te répondre depuis le blog, n'ayant pas accès au mail des gens qui commentent. Pourrais-tu, si tu repasses par là, me mettre un mot sur ma PdD de Wikipédia ? Mais je n'ai pas ce livre hélas, j'ai lu pas mal de bouquins de cet auteur que j'apprécie beaucoup, mais pas le souvenir de celui-là. En bibliothèque peut-être ? Amicalement à toi