Il y a quelques jours, on lance le couvre-feu, en disant que c'était devenu indispensable compte tenu de la recrudescence de la pandémie. Mais attention, pas partout, et pas à la même heure : il y a ceux qui doivent être chez eux à 21h, ceux dont l'horaire fatidique est 22h, et ceux qui n'ont aucune limite, il fallait donc bien vérifier dans quel département, dans quelle ville on était, ou on allait, parce que chaque préfet avait fait sa propre salade...
Mais là, rien ne va plus, en fait, ils se sont aperçu que le couvre-feu ne servait à rien, et qu'il allait falloir reconfiner. Ah bon ? Mais attendez, on en parle, on fait mousser, on fait le buzz comme on dit maintenant, mais faudra attendre le 28 octobre au soir pour savoir ce qu'il en sera, parce que seul le Président décide. L'État c'est moi, avait dit Louis XIV (qui n'aurait sans doute pas sourcillé de voir ses sujets mourir d'une épidémie du moment que la cour était préservée).
Et revoilà la panique, parking bondé au supermarché du coin, sites des drives saturés, gens qui s'affolent, qui, ne sachant pas à quelle sauce ils vont être mangés, envisagent forcément le pire, foncent dans leurs maisons de campagne pour ne pas être coincés dans leur 30m2 parisien, au risque d'emporter avec eux leurs microbes divers. L'art de paniquer le monde, en distillant des petites phrases, en laissant croire au pire pour mieux faire avaler le moindre, comme la SNCF qui annonce un retard de 30 minutes pour que les usagers soient tout contents de constater qu'il n'y en a que 20.
Attendons le discours pour essayer de comprendre les nouvelles élucubrations d'en-haut, et admirer les restrictions de vie qui seront obligatoires(*).
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Bon, pour ce que j'en ai compris, on fait comme au mois de mars : sorties avec dérogations à télécharger, pour les achats essentiels, pour les visites médicales indispensables (ne pas oublier la convocation à la consultation ou l'ordonnance des examens), et pour sortir son chien (ou soi-même si on n'a pas de chien) sur un rayon d'un kilomètre.
La Messe de la Toussaint est maintenue, mais ensuite, on va retrouver monseigneur Aupetit ou monseigneur Ribadeau-Dumas à Lourdes sur KTO, lesquels sont toujours fort intéressants, mais ne remplacent pas vraiment le rassemblement paroissial du dimanche.
Les écoles restent ouvertes, faut bien que les parents aillent bosser pour que l'économie nationale ne s'effondre pas davantage, on peut visiter les résidents des EHPAD, ce qui n'était pas le cas au printemps, et d'autres détails vont encore arriver histoire que l'usine à gaz dont l'État est coutumier soit encore plus complexe, ensuite, on attendra les résultats de toutes ces mesures en trafiquant les chiffres selon ce que l'on voudra prouver en haut lieu.
Pauvres commerçants qui ne sont pas "de première nécessité", pauvres hôteliers, restaurateurs, professionnels du tourisme, dont l'avenir s'assombrit de plus en plus.
Et tout ceci pendant un mois... Pour commencer... Sans doute y aura-t-il prolongation jusqu'au 15 décembre pour éviter la grogne générale au moment des fêtes de fin d'année. Mais, aura-t-on vraiment envie de faire la fête après l'année sinistre qui vient de s'écouler ?
(*) Ma buraliste me disait qu'eux ne risquaient pas d'être fermés, vous ne voyez pas si les gens arrêtaient brutalement de fumer et de jouer aux jeux de grattage et autres tiercés, quel manque à gagner en taxes diverses pour l'État !
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