Oh punaise !

On ne parle plus que de ça, chaînes d'infos, réseaux sociaux, tout le monde s'excite avec l'invasion de ces bestioles, au point de susciter une réunion politique en haut lieu et en urgence. Il y a même une représentante de la Gauche Insoumise qui a dit : "Si aujourd'hui nous trouvons des punaises de lit partout, dans tous les lieux du quotidien du pays (...) c'est parce que ce gouvernement a décidé de ne pas agir politiquement sur cette question".

Agir politiquement sur un insecte ? En pratique on fait quoi ? On le reconduit aux frontières ? On lui ôte le droit de vote ? Non mais, sérieusement... Des insectes dangereux, ça ne manque pas : certains moustiques véhiculent de graves maladies, les frelons qu'ils soient asiatiques ou d'ailleurs peuvent être à l'origine de piqûres graves, les mouches transportent des maladies aussi, les tiques pour les chiens, les termites pour les maisons, et il y en a bien d'autres.

Les fameuses punaises de lit ? Elles provoquent d'incoercibles démangeaisons fort désagréables, mais n'envoient pas pour autant aux urgences ou en soins intensifs. Certes, il faut les éradiquer, il y a même des entreprises spécialistes de la chose, qui disent officier aussi bien dans les "beaux quartiers" que chez les plus défavorisés, elles doivent se faire un gros chiffre d'affaire en ce moment, avec la paranoia que cette invasion a généré. De là à convoquer le Gouvernement... Que peut-il y faire d'ailleurs ? A part se charger de "désinfecter" les lieux publics dont il a la responsabilité ? Parce que chez les particuliers... Obliger les gens à faire désinfecter leur maison ? Alors qu'en ce moment beaucoup ne parviennent plus à s'acheter les denrées alimentaires de base ? Faudrait peut-être raison garder..

Vous me direz que j'en parle à mon aise, n'ayant encore jamais croisé cette espèce. Des punaises, j'en vois, mais pas de cette race, des grosses d'un centimètre de long environ, qui font un bruit d'avion quand elles s'envolent. Je me demande seulement s'il n'y a pas plus important à s'occuper en ce moment, ou alors, on focalise là-dessus pour éviter d'avoir à traiter des choses plus graves... ? 

Voilà une punaise qui n'est pas de lit !

En conclusion, une citation de Mr Roux de Bézieux, auteur d'un livre sur le sujet : « L'augmentation du nombre d'articles de presse est plus importante que l'augmentation du nombre de punaise de lits. »