J’ai lu sur Aujourd’hui en France qu’il allait être instauré une sorte de péage pour les touristes qui viennent passer une journée à Venise, d’un montant de 5 €, afin de lutter contre la prolifération touristique qui est néfaste à cette ville fragile. C’est une petite somme, qui risque fort de ne décourager personne, mais qui permettra au moins de réparer Venise, endommagée par le temps, et aussi par le tourisme de masse. Il paraît qu’en saison on se marche sur les pieds sur la place Saint Marc, et que ça devient invivable… Ces restrictions ne concernent pas seulement Venise, mais d’autres endroits aussi, comme certaines calanques près de Marseille, où l’afflux de visiteurs nuisait grandement à la faune et à la flore locale. Là, il n’y a pas de droit d’entrée, mais un quota de touristes qui ne sera pas dépassé par jour.
Ah Venise, j’y étais allée dans les années 70, en septembre, mais n’y étais restée que deux jours, parce que notre circuit de visite passait par là, et qu’il ne fallait pas manquer cette occasion. Après avoir laissé la voiture au parking, et avoir pris un vaporetto, ma première impression a été très mauvaise, c’était sale, pas entretenu, je comparais avec Bruges que je connaissais bien, et je me disais que je préférais largement cette cité lacustre du Nord.
Toutefois, le charme vénitien a joué, et, en repartant en direction du parking, je me suis retournée et me suis dit in petto que je me promettais d’y retourner.
Six mois après c’est ce que nous avons fait, cette fois avec le train de nuit, et pour un séjour d’une semaine. En une semaine, du Rialto au Palais des Doges, de Burano à Murano, de San Giorgio Maggiore à Torcello, nous avons arpenté de jour et de soirée cette ville aussi étonnante qu’originale, au point d’en avoir usé une paire de chaussure ! Mais c’était avant le tourisme de masse, il était facile d’être seul dans les ruelles, j’ai même emprunté seule le Pont des Soupirs un matin ! Mais c’était il y a longtemps, un demi-siècle, et les choses ont bien changé maintenant.
Faut-il s’en plaindre en stigmatisant ce tourisme de masse dévastateur ou s’en féliciter en se disant que de plus en plus de gens peuvent voir ces trésors ?