30 juin 2012

Précautions d'utilisation


Dans le guide de prise en main rapide de ma nouvelle tablette, il y a quelques pages pour expliquer l'usage des boutons externes, et la façon d'assembler les câbles pour le rechargement de la batterie ou les transferts. Mais plus de la moitié du minuscule livret est consacrée aux précautions à prendre pour son utilisation. Si certaines sont évidentes et classiques, d'autres sont savoureuses :

- Ne posez pas votre appareil sur une surface inclinée, il pourrait tomber et être endommagé....
- Ne conservez pas votre appareil à l'intérieur de radiateurs, de fours à micro-onde ou d'équipements de cuisine chauffants.....
- Ne mordez pas et ne portez pas à votre bouche l'appareil ni la batterie...
- Ne peignez jamais votre appareil...
et aussi : ne transmettez pas d'éléments protégés par le droit d'auteur ! Aurait-on découvert un moyen nouveau pour éradiquer le piratage ? Tout élément récupéré ou transmis, s'il est protégé par un droit d'auteur, détruira immédiatement votre appareil ..... ?

On se marre ! Par contre, si on veut une notice détaillée, et un mode d'emploi complet, faut aller le chercher sur internet et se l'imprimer, comme d'habitude. C'est vrai que c'est assez intuitif pour qu'on puisse facilement s'en passer, surtout quand on a déjà un smartphone sous le même OS.

Donc, pour commencer, je sors la tablette du micro-onde, je la tiens à bout de bras pour ne pas être tentée de la mordre, je range les pots de peinture inutiles, et on va passer aux choses sérieuses !

29 juin 2012

Les oubliés de la téléphonie mobile

Quand un opérateur de téléphonie mobile annonce fièrement que ses installations couvrent 90 % de la population, il faut comprendre que ceux qui ne sont pas dans une agglomération n'en font pas partie.. Effectivement il se garde bien d'affirmer qu'il couvre 90 % du territoire, ce qui est très différent. Dans certains départements français, 90 % de la population habite dans des villes (grandes ou plus petites), et les 10 % qui restent, récoltent des miettes, quand ils en récoltent. On sait bien que la transparence et l'honnêteté ne sont pas les principales qualités de ces prestataires, mais si on n'est pas soi-même en campagne, loin de l'émetteur, on n'y prête pas attention.


Il y a en France, et pas au fin fond de la Lozère, des zones entièrement blanches, où toute communication par mobile est impossible. Certes, ça ne concerne que peu de monde, mais ce "peu de monde" trouve quand même un peu "gros" qu'on les balaye d'un revers de main comme étant quantité négligeable et qu'il soit tout à fait normal pour eux de chercher à grand peine le seul mètre carré à proximité où leur téléphone affichera une timide petite barre minuscule.

Pour les connexions internet, toujours avec les mobiles, c'est pareil. Proposer des forfaits à 1 Go mensuel à des gens qui ont, de temps en temps, quelques souffles de Edge faméliques à leur disposition, est quelque part un peu malhonnête. Avez-vous déjà essayé d'ouvrir une page web actuelle avec une connexion plus lente que ne l'était le 56 Ko d'antan ?

On peut rétorquer qu'un téléphone mobile, est, par définition "mobile", et qu'il n'est pas destiné à n'être utilisé qu'à la maison. Effectivement, dès qu'on s'écarte de ces zones maudites, et qu'on rejoint le bourg le plus proche, les pages s'affichent correctement, les tweets pleuvent, et les mails aussi. Mais faire plusieurs kilomètres en voiture pour utiliser pleinement son smartphone n'est pas vraiment écologique !! Certes, on peut toujours utiliser le wi-fi, parce que les connexions ADSL sont plus efficaces, même dans la France profonde (avec quelques exceptions, je le sais bien, mais c'est quand même plus fiable que la 3G rurale). Mais dans ce cas, si c'est uniquement pour utiliser Internet à la maison, tant vaut allumer l'ordinateur (ou la tablette), c'est plus confortable.

Donc, faudrait mettre les villes à la campagne, comme avait dit Alphonse Allais il y a bien longtemps, c'est la seule solution, les opérateurs téléphoniques n'étant pas des philantropes, ou des fonctionnaires des PTT ou d'EDF (de l'époque) obligés de desservir les fermes isolées en tant que service public, rien ne saurait les y forcer.



L'image d'illustration représente un paysage du Yukon, lieu tellement sauvage (et magnifique) qu'il n'y avait pas le moindre réseau téléphonique "captable" sur des dizaines de kilomètres. C'est sûr que les opérateurs canadiens, s'ils affirment couvrir 90 % de la population, ne mentent pas, puisque environ 90 % du peu d'habitants habite les deux seules villes qui s'y trouvent, Whitehorse et Dawson. Ils ne sont en tout que 31 000 sur 480 000 km2, dont 23 000 à Whitehorse et un peu moins de 2000 à Dawson. Faites le compte de ce qui reste et de la surface dont ils disposent !!

26 juin 2012

Fils de... Père de...

Il s'agit d'un homme, vivant au début du XVIIe siècle, qui était gentilhomme et soldat, comme beaucoup de ses semblables. Né en 1596, il meurt au combat, dans l'île de Ré, lors d'un affrontement avec les Anglais, en 1627, pendant le siège de La Rochelle. Mort héroïque, spectaculaire ? Même pas..

Alors pourquoi s'attarder sur cet individu qui ne semble pas avoir de notoriété particulière ? Il s'appelle Celse-Bénigne, ce qui n'est pas un prénom courant (*), mais les modes changent, et celui-là a été baptisé il y a quelques siècles. Pourquoi, alors qu'il semble être un parfait inconnu, le rencontre-t-on quand on lit des biographies de personnages célèbres de cette époque ?

Parce qu'il était fils d'une sainte, déjà ! Ce qui n'est pas si courant que ça. Il est le fils de Jeannne-Françoise de Rabutin-Chantal qui sera canonisée, bien après la naissance de cet héritier, sous de nom de sainte Jeanne de Chantal (**). Mais ce n'est pas tout...

Il est aussi le père de Madame de Sévigné, qui a quand même marqué la littérature française par ses lettres pleines d'observations piquantes sur la société de son temps.

Comme quoi, même quand soi-même, on n'a rien fait de rare, on peut passer à la postérité quand on est fils de... ou père de... !


(*) Bénigne est un prénom masculin, et n'est pas ici le féminin du mot bénin. C'est le patronyme d'un saint martyr du IIe siècle. La cathédrale Saint-Bénigne de Dijon est placée sous son vocable. 
(**) Se référer au billet précédent sur Annecy si vous voulez en savoir plus sur cette sainte.
(***) Quant à l'illustration, c'est le seul portrait du personnage que j'ai trouvé, et encore, il est tout rapiécé !! Vous me direz qu'avoir son portrait peint n'est pas le cas de tout le monde, mais il ne faut pas oublier qu'il s'agissait d'un noble de haut lignage. Plus tard, quand nos descendants voudront parler d'illustres inconnus, ils auront Facebook pour illustrer leurs billets, ce sera plus facile !

22 juin 2012

Escapade savoyarde


Une bien jolie ville Annecy, au bout d'un TGV qui n'est pas TGV jusqu'au bout, mais ça permet d'admirer le paysage en longeant le lac du Bourget, située à l'extrémité d'un lac aux couleurs changeantes, bordé de montagnes et de beaux villages.

C'est une ville, fort prisée des touristes, on y entend parler toutes les langues. Dans la vieille ville, il y a quasiment un restaurant pour chaque pas de porte ! Quant aux marchands de glace, ils sont fort nombreux. L'un d'eux, avait toujours la queue devant son éventaire, j'y ai compté jusqu'à 20 personnes qui attendaient leur tour, alors qu'il y avait 4 commerces semblables à moins de 50m...

La vieille ville, avec le Thiou et les autres canaux est très pittoresque (même s'il y a énormément de monde), le château et le palais de l'Ile fort intéressants à visiter, et de nombreux bateaux permettent de longer les rives du lac tranquillement, sans la moindre vaguelette. On y rencontre aussi deux saints célèbres : sainte Jeanne de Chantal et saint François de Sales et plus prosaïquement, on y trouve d'excellents reblochons et autres tomes...

Quelques vues locales, sous un temps variable.


La vieille ville et le Thiou

Le palais de l'Ile

En arrivant à Talloires

Le château de Chateauvieux à Duingt



16 juin 2012

Les oreilles de nos ancêtres

Actuellement, dans toute salle de réunion, il y a des micros et des haut-parleurs, afin que l'auditoire puisse entendre ce que dit l'orateur, et éventuellement, participer, avec des micros baladeurs, à l'exposé. C'est devenu tout à fait habituel, on n'imagine pas une salle qui n'en serait pas équipée, et quand ça ne marche pas tout à fait bien, tout le monde est désemparé, on n'entend plus rien !


Mais comment faisait-on avant l'invention de ce matériel ? Comment Cesar faisait-il pour haranguer ses troupes ? Avait-il une voix de stentor ? Et Jésus quand il s'adressait aux foules ? Plus près de nous, Napoléon a bien du faire des discours et les tribuns du XIXe siècle aussi ! Alors, comment se faisaient-ils entendre ?

Il paraît que l'acoustique des théâtres antiques était justement conçue, dès la construction, pour que l'acteur qui murmurait soit entendu tout en haut des gradins. Je me souviens aussi des dames poinçonneuses dans le métro parisien qui discutaient de part et d'autre des quais et des voies, sans avoir vraiment à hausser le ton, les voûtes de la station leur renvoyant le son de leur conversation. Dans les églises aussi, autrefois, le prêtre était juché sur la chaire, au milieu de la nef, surmontée d'un abat-son, afin que son homélie soit entendue par tous les fidèles. C'est certainement ainsi que Boussuet prononçait ses fameux sermons. Maintenant, le curé a un micro-cravate et les paroissiens du fond de l'église l'entendent grâce aux haut-parleurs accrochés aux piliers...

Que l'architecture du lieu ait été conçue pour, ou que des aménagements aient été prévus, je veux bien, mais en dehors de tout lieu prévu habituellement pour ce genre de discours ? Jésus, sur sa barque, parlant aux gens qui l'écoutaient au bord du lac de Tibériade ? Camille Desmoulins haranguant les foules, grimpé sur une chaise dans les jardins du Palais Royal ? Les orateurs avaient-ils une voix particulièrement puissante et leurs auditeurs une oreille aiguisée ? Ou alors, seuls ceux qui étaient devant entendaient, et racontaient aux autres ?

Dans le Journal de Mickey de mon enfance, il y avait une bande dessinée qui revenait à chaque parution. Mickey était mystérieusement transporté dans une période historique passée, et changeait brutalement d'époque quand il recevait un coup sur la tête. Tiens, j'aimerais bien recevoir un coup sur la tête pour écouter Cicéron ou Du Guesclin en "direct live" et sans micro !

14 juin 2012

Comparaisons climatiques

C'est amusant de suivre la météo sur le téléphone, avec l'application de la chaîne météo par exemple. On peut y indiquer des villes que l'on connaît afin de voir en direct les températures, maximale et minimale, le sens du vent, les éventuels nuages, etc...

Tandis qu'il faisait entre 11° et 20° dans ma Normandie, ailleurs :

Fairbanks (Alaska) : 12°-28°
Chicago (Illinois) : 13°-24°
Vancouver (Colombie-Britannique) : 9°-13°
Ouarzazate (Maroc) : 18°-37°

Dans l'autre hémisphère, mais pour eux, c'est le début de l'hiver, il faisait de 13° à 20° à Capetown (Afrique du Sud).

Qu'est-ce qu'on constate ? Eh bien, qu'il fait nettement plus chaud au milieu de l'Alaska qu'à l'ouest de Paris..... Et comme je surveille tous les jours, je peux vous assurer que c'est la même chose depuis plus d'un mois. Un effet du réchauffement climatique ? Il faisait bien 30° à Québec hier, alors qu'on plafonnait péniblement à un petit 13° chez moi..

Au deux extrêmes, Vancouver, sur le Pacifique, c'est comme Cherbourg ou San Francisco, il n'y fait jamais chaud, mais jamais très froid non plus, et il y pleut énormément ; et Ouarzazate... là, il ne faut pas y aller de la mi-mai jusqu'à la mi-septembre, au moins, si on craint la chaleur, parce que s'il fait un peu moins de 40° en ce moment, ça va encore monter d'ici la fin de l'été. On comprend pourquoi à Tamgroute, qui n'en est pas très loin, mais encore plus près du désert, les anciens habitants vivaient dans des sortes de casbahs souterraines aux murs de pisé, pour se préserver de la chaleur accablante. Les actuels ont peut-être la climatisation ?

Quant à l'Alaska, la période estivale est courte, certes, mais elle peut être très chaude, j'y ai rencontré des températures supérieures à 30° les deux fois où j'y suis allée (en juillet), mais l'hiver est long et rude, -40° est fréquent, sans oublier qu'en janvier, il n'y a que 4h de jour....

En fait, le climat le plus agréable, dans ces exemples (non exhaustifs), c'est au Cap. Jamais trop chaud, comme ça peut être le cas plus au nord, vers le tropique, jamais vraiment froid, une pluviométrie normale, sans excès, un peu de vent (c'est au bord de la mer quand même) quelques journées de brume, mais ciel bleu la plupart du temps. L'été n'y est pas étouffant, et l'hiver n'est jamais rigoureux. C'est là qu'il faut aller !! En plus, il y a du bon vin ! Ils parlent anglais et ils roulent à gauche aussi, c'est sûr, mais nul n'est parfait.

Concernant Vancouver, eh bien, j'en saurai plus dans quelques mois..... Mais en attendant, l'appli de la chaîne météo est bien sympathique, claire et facile à consulter, avec des vidéos explicatives, des alertes détaillées, et de beaux graphismes. Oui, en plus, c'est une application gratuite !! (publicité gratuite aussi, hélas !)

11 juin 2012

La dure loi des élections

Il y avait 12 candidats aux élections législatives dans ma circonscription ! Que de volontaires.... pour un seul poste à pourvoir !

Certains sont des "enfants du pays", connus par leurs activités locales depuis longtemps, d'autres ont été "parachutés" au gré des mouvances politiques et sont de parfaits inconnus, eux-mêmes ne connaissant certainement pas la région qu'il leur a été demandé de représenter. D'autres enfin sont arrivés là, on ne sait comment, représentants de partis politiques confidentiels ou ne se représentant qu'eux-mêmes. Que peuvent espérer ces derniers ? Quand on voit les scores locaux, dans lesquels ils ont obtenu de 1 à 4 voix, ce qui représente nettement moins de 1% des suffrages, ont-ils voulu mettre en pratique l'adage bien connu : "il ne suffit pas s'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer" ? Je me demande quel effet ça doit faire de constater, le dimanche soir, que sur plus de 50000 suffrages exprimés dans la circonscription, on n'ait été apprécié que par 0,4 % des électeurs...

C'est sûr qu'un parfait inconnu, même tout à fait de bonne foi, dont on découvre l'existence en ouvrant l'enveloppe officielle des tracts de candidature, a peu de chance d'entraîner un grand nombre de votes. On comprend en tous cas pourquoi certains d'entre eux font le forcing pour avoir un article sur Wikipédia, ça coûte nettement moins cher qu'une campagne électorale, et ça touche beaucoup plus de gens.

En attendant, dimanche prochain, comme il n'en reste que deux, le dépouillement sera beaucoup plus rapide, puisqu'on n'aura pas une longue liste à cocher ! Et qui sait, dans de prochaines élections, on retrouvera peut-être ces courageux inconnus, à condition de ne pas avoir oublié leur nom d'ici là.

7 juin 2012

Un Pod ?

Kekseksa ? Non, pas un Ipod, un Pod tout court... C'est une petite maisonnette en bois, qui sert à l'hébergement de personnes qui veulent passer une nuit ou deux dans un terrain de camping mais qui n'ont pas le matériel adequat, tente, sacs de couchage, ou caravane. On peut donc réserver un Pod pour deux adultes lesquels peuvent être accompagnés d'un enfant, ou deux, s'ils sont petits. Mais si on y tient facilement debout, ce n'est quand même pas un mobilhome et il ne faut pas espérer y insérer toute une smala !

Donc, on peut y dormir, s'y reposer en mettant les matelas sous forme de canapé, y faire réchauffer son café, ou un plat, puisqu'il y a un micro-onde et un peu de vaisselle, et utiliser les tables et bancs dehors, mis à disposition (ainsi que les installations sanitaires du terrain de camping). Chaque Pod a sa petite allée personnelle, et sa terrasse, c'est joli et sympathique. C'est une excellente alternative à la tente qu'il faut transporter et monter, on y est à l'abri du vent et de la pluie aussi.

Enfin, ce n'est pas cher : 30 euros pour la nuitée, moins cher qu'un hôtel pas cher, et c'est à la campagne en plus... enfin, la nature dépend du terrain dans lequel ces Pods sont installés..

Un Pod vu de l'extérieur

L'intérieur pour le jour

L'intérieur pour la nuit

Alors ça vous tente ? Eh bien, je tiens une bonne adresse à votre disposition !

2 juin 2012

Comment les Romains parlaient-ils latin ?


Nous n'avons hélas pas d'enregistrement de Cesar haranguant ses troupes, ou de Virgile déclamant l'Enéïde, et pourtant, le latin est une langue qui s'utilise encore, et se parle. Mais quelle est la bonne prononciation ? Celle qu'aurait comprise les habitants de Rome et des états de l'Empire Romain ? Comment le savoir ?

En fait, les peuples soumis à l'Empire ont du comprendre et adapter le latin, lequel, au Moyen-Âge était la langue des clercs, des lettrés, de l'église aussi. Mais quand on voit les différences entre les accents dans la même langue, et dans les diverses provinces d'un pays, on peut se demander ce qui a été transmis, et comment la prononciation a pu évoluer entre gens du nord, du sud, ou d'ailleurs.

Actuellement, le latin est surtout employé en sciences naturelles (classifications des plantes et des animaux, et médecine), et par les religieux. Et déjà là, on voit une différence. Le médecin parlera du sacrum (en prononçant sacrom) et le moine psalmodiera credo in unum deum en disant ounoum deoum. Qui a raison ? Lequel est le plus proche de la façon dont César ou Auguste parlait ? Les centurions qui partaient à la guerre lançaient-ils "Ave Caesar, morituri te salutant" ou Ave Caesar moritouri té saloutant" ?

Peut-on envisager une hypothèse ? Les premiers papes, ceux des premiers siècles du Christianisme, qui étaient installés à Rome, devaient parler le latin comme les personnes qui les entouraient, donc, avec la même prononciation qu'eux, ce qui voudrait dire que c'est l'église qui parle le latin oral correctement ? Ou alors, pour mieux distinguer le profane du sacré, rendre à Cesar ce qui est à Cesar et à Dieu ce qui est à Dieu, ont-ils imaginé exprès une prononciation différente ?

N'ayant jamais fait de latin, je ne sais même pas comment on l'apprend à l'école ! Mais je regrette vivement que l'enregistrement du son (et le cinéma aussi d'ailleurs, qu'est-ce que ça aurait pu aider l'Histoire et les historiens) ait été découvert bien trop tard.

Voilà du latin chanté, par des hommes du XXe siècle !

1 juin 2012

Des gens ordinaires

Louis et Zélie Martin étaient des gens très ordinaires. Issus de la bourgeoisie de province, ils vivaient à Alençon, à la fin du XIXe siècle, lui était horloger, elle, dentellière. Ils menaient une vie laborieuse mais plutôt aisée, entre les ouvrières de Zélie, le commerce de Louis, leur famille et leurs enfants. Quand on voit des photos de l'époque, où toute la famille Guérin-Martin pose pour le photographe, on a l'impression de feuilleter l'album de ses propres grands parents : même costume, même sérieux devant l'objectif, même décor.

Ils ont eu neuf enfants, dont quatre sont morts en bas âge, ce qui n'avait rien de surprenant à l'époque. C'étaient des gens discrets, très pieux, ne manquant jamais la messe quotidienne du petit matin, visitant les pauvres et prenant soin des jeunes ouvrières inexpérimentée que Zélie accueillait dans son atelier de dentelle.

Zélie meurt d'un cancer du sein, alors que sa plus jeune fille, Thérèse, avait juste quatre ans. Son mari quitte Alençon pour Lisieux, et, vivant de ses rentes après avoir vendu commerce et atelier de dentelle, il s'occupe de ses enfants. Il voyage en leur compagnie, et visite une partie de l'Europe. Il continue à prendre soin des malheureux, à assister quotidiennement à l'office religieux, jusqu'à ce que la maladie le surprenne à son tour, maladie mentale insidieuse qui l'obligera à être souvent hospitalisé dans une maison de santé. C'est là qu'il mourra.

Leurs enfants ? Il leur restait cinq filles, toutes les cinq sont devenues religieuses. L'une d'elle, la plus jeune, mourra au carmel de Lisieux à l'âge de 24 ans, elle est universellement connue actuellement sous le nom de sainte Thérèse de l'Enfant jésus et, du far-west américain jusqu'au sud de l'Afrique, chaque église catholique possède sa statue ou sa photo.

Louis et Zélie Martin, un couple ordinaire donc, qui a eu une vie banale, semblable à celle de milliers d'autres couples de cette époque, dans leur milieu provincial sans relief particulier. Rien de spectaculaire dans leur vie, ni l'un ni l'autre n'est mort martyr, n'a été emprisonné ou torturé. Ils n'étaient pas de grands mystiques, n'ont pas eu de vision de la Vierge, n'ont pas reçu les stigmates, ils n'ont pas fondé de congrégation religieuse et n'ont pas, de leur vivant, accompli de miracle. Ils n'ont même pas su qu'ils étaient les parents d'une sainte, et pourtant...

Ils ont été tous les deux béatifiés le 19 octobre 2008 à la basilique de Lisieux. En tant que parents de cinq religieuses dont une grande sainte ? Pas du tout ! Ce n'est qu'en 1946 que leur cause a été acceptée par Monseigneur Roncalli, futur pape Jean XXIII, donc bien après la canonisation de sainte Thérèse, leur procès en béatification s'est déroulé jusqu'en 1994, et la guérison reconnue miraculeuse d'un enfant, attribuée à l'intercession de Louis et Zélie Martin a ouvert la voie à leur béatification.

C'était donc un couple de chrétiens normands tout à fait quelconque, pour lequel la ferveur religieuse et l'attention portée aux plus faibles, étaient primordiales, c'est tout....

Je suis très fière d'avoir initié sur Wikipédia l'article concernant Louis et Zélie Martin en juillet 2008, et toute contente de voir les progrès qu'il a fait depuis....