29 juin 2012

Les oubliés de la téléphonie mobile

Quand un opérateur de téléphonie mobile annonce fièrement que ses installations couvrent 90 % de la population, il faut comprendre que ceux qui ne sont pas dans une agglomération n'en font pas partie.. Effectivement il se garde bien d'affirmer qu'il couvre 90 % du territoire, ce qui est très différent. Dans certains départements français, 90 % de la population habite dans des villes (grandes ou plus petites), et les 10 % qui restent, récoltent des miettes, quand ils en récoltent. On sait bien que la transparence et l'honnêteté ne sont pas les principales qualités de ces prestataires, mais si on n'est pas soi-même en campagne, loin de l'émetteur, on n'y prête pas attention.


Il y a en France, et pas au fin fond de la Lozère, des zones entièrement blanches, où toute communication par mobile est impossible. Certes, ça ne concerne que peu de monde, mais ce "peu de monde" trouve quand même un peu "gros" qu'on les balaye d'un revers de main comme étant quantité négligeable et qu'il soit tout à fait normal pour eux de chercher à grand peine le seul mètre carré à proximité où leur téléphone affichera une timide petite barre minuscule.

Pour les connexions internet, toujours avec les mobiles, c'est pareil. Proposer des forfaits à 1 Go mensuel à des gens qui ont, de temps en temps, quelques souffles de Edge faméliques à leur disposition, est quelque part un peu malhonnête. Avez-vous déjà essayé d'ouvrir une page web actuelle avec une connexion plus lente que ne l'était le 56 Ko d'antan ?

On peut rétorquer qu'un téléphone mobile, est, par définition "mobile", et qu'il n'est pas destiné à n'être utilisé qu'à la maison. Effectivement, dès qu'on s'écarte de ces zones maudites, et qu'on rejoint le bourg le plus proche, les pages s'affichent correctement, les tweets pleuvent, et les mails aussi. Mais faire plusieurs kilomètres en voiture pour utiliser pleinement son smartphone n'est pas vraiment écologique !! Certes, on peut toujours utiliser le wi-fi, parce que les connexions ADSL sont plus efficaces, même dans la France profonde (avec quelques exceptions, je le sais bien, mais c'est quand même plus fiable que la 3G rurale). Mais dans ce cas, si c'est uniquement pour utiliser Internet à la maison, tant vaut allumer l'ordinateur (ou la tablette), c'est plus confortable.

Donc, faudrait mettre les villes à la campagne, comme avait dit Alphonse Allais il y a bien longtemps, c'est la seule solution, les opérateurs téléphoniques n'étant pas des philantropes, ou des fonctionnaires des PTT ou d'EDF (de l'époque) obligés de desservir les fermes isolées en tant que service public, rien ne saurait les y forcer.



L'image d'illustration représente un paysage du Yukon, lieu tellement sauvage (et magnifique) qu'il n'y avait pas le moindre réseau téléphonique "captable" sur des dizaines de kilomètres. C'est sûr que les opérateurs canadiens, s'ils affirment couvrir 90 % de la population, ne mentent pas, puisque environ 90 % du peu d'habitants habite les deux seules villes qui s'y trouvent, Whitehorse et Dawson. Ils ne sont en tout que 31 000 sur 480 000 km2, dont 23 000 à Whitehorse et un peu moins de 2000 à Dawson. Faites le compte de ce qui reste et de la surface dont ils disposent !!

1 commentaire:

cajera a dit…

Et bien voilà, il faut vivre à la ville :-)
ou bien choisir sa région pour être sûr d'être "couvert" par un opérateur et par un fournisseur d'internet qui assure un débit correct. Car, la aussi les abonnés ne sont pas tous logés à la même enseigne. Certains peuvent bénéficier de la fibre optique et le voisin tout juste 1 Mega quand ce n'est pas du bas débit.