28 avr. 2014

Rome ville ouverte... Mais bondée !


Rome, c'est un immense musée, où vivent des romains ! Ce qui fait qu'entre les touristes qui vont de leur hôtel aux grands sites historiques, les pèlerins qui affluent dans les 400 églises, et les habitants (trois millions environ), ça fait du monde au mètre carré. Si on rajoute à ça l'absence de transports en communs pratiques, les embouteillages permanents, et les ruelles étroites, les déplacements sont toujours compliqués. Il y faut beaucoup marcher, souvent en côte en plus (les collines de Rome sont célèbres), et tout le monde converge aux mêmes endroits en même temps !

Déjà en temps normal, il y a du monde partout, mais quand il y a une manifestation importante comme dimanche 27 avril, avec la canonisation de deux anciens papes, on imagine l'aspect que devait avoir la place saint Pierre et l'avenue de la Conciliation ! Une simple audience papale, un mercredi ordinaire, rassemble déjà de 2 à 300.000 personnes entassées entre la colonnade du Bernin et l'avenue, alors un jour comme celui-là.... Ils étaient entre 800.000 et un million paraît-il ! Les pèlerins arrivant à l'aube, après avoir dormi dans la rue pour arriver les premiers sur les lieux, la bousculade pour entrer et se placer le mieux possible, les groupes enthousiastes et bruyants, toutes les langues de la Terre parlées, mais aussi une intense ferveur, et une belle image de l'église universelle !

Et puis, une fois la cérémonie terminée, tout ce monde a du lentement s'évacuer dans les rues et les places, prenant d'assaut les restaurants voisins et cherchant désespérément les toilettes tandis que, je suppose parce qu'ils ne m'avaient pas invitée, les "huiles" quittaient le Vatican en hélicoptère !

Donc, ce n'était pas le moment d'aller visiter Rome ! Déjà il aurait fallu trouver une chambre d'hôtel, parce que dormir sur les pavés d'une église ouverte ou dans un jardin public, faut être jeune, même si le climat local n'est pas particulièrement difficile ! De toutes façons, il faut de bonnes jambes, les métros sont rares (deux lignes seulement, et impossible d'en créer d'autres, il y a trop de vestiges dans le sous-sol de cette ville), les autobus bondés et c'est une grande ville plutôt étalée. Mais il y a tant de choses à voir, de toutes les époques, tant d'églises remplies de chefs d'œuvre à visiter, tant de musées où l'on passerait ses journées... Sans oublier la pasta, le melone con proscuto, le vin blanc de Frascati et les gelati !!


Les photos d'illustration ont été prises durant une simple audience papale d'un mercredi d'avril en 2013.

26 avr. 2014

Un petit tour chez Pôle Emploi

Quand je parcours les offres d'emploi qui paraissent dans ma feuille de chou locale, j'en reste autant bouche bée que pantoise !

Sur 15 offres, allant de réceptionniste en hôtellerie, jusqu'à ouvrier des réseaux en passant par responsable technico-commercial, 12 demandent une expérience d'au moins trois ans dans le métier. Seules les infirmières et aide-soignantes peuvent être débutantes (sans doute un effet de la pénurie de personnel médical salarié ?).

Le pompon revient à un commerce de prêt-à-porter qui cherche quelqu'un en CDI (c'est déjà ça..), mais pour 20h, payé au SMIC horaire, et exige une expérience de.... 10 (j'ai bien dit dix) ans dans la profession ! Et quoi encore ? De là à ce que si une personne se présente on lui rétorque qu'elle est trop âgée pour le poste... Déjà payer quelqu'un d'experimenté au SMIC, c'est un peu douteux, mais demander autant d'années d'expérience alors que ce n'est quand même pas un métier qui exige un apprentissage aussi long.

On se demande comment font les jeunes qui sortent des études ou d'apprentissage pour réussir à trouver du travail dans ces conditions. S'il faut déjà avoir exercé pendant 2 à 5 années pour pouvoir trouver une place, comment fait-on pour trouver la première ? Puisque dans les offres de Pôle Emploi, 12 sur 15 demandent un minimum de 2 ans dans le métier ? Cherchez l'erreur....

Alors, à moins de souhaiter faire partie du personnel de santé salarié, infirmière, kinésithérapeute, aide-soignant où là, vous aurez même le choix du poste, dans tous les autres cas, vous risquez d'émarger au chômage pendant un certain temps, ce qui n'est évidemment pas le but recherché quand on démarre dans la vie professionnelle. Il n'y a pas mieux pour décourager les bonnes volontés et démotiver quelqu'un !

Quelques exemples de propositions de Pôle Emploi :

- Chef de rang dans l'hôtellerie : CDD de 6 mois payé 9,53 euros de l'heure, expérience 2 ans...
- Réceptionniste, toujours dans l'hôtellerie : CDD de 6 mois à 9,53 euros de l'heure, expérience 3 ans...
- Là, c'est déjà un peu mieux, vendeur en électroménager, CDI, 1450 euros/mois mais 2 ans d'expérience exigés...

Bon, eh bien tout ça, ça console de ne plus être en âge de chercher du travail ! Mais ça ne me console pas pour ceux qui nous suivent.....




25 avr. 2014

Tous ces vieux remèdes...

Une grande bouffée de nostalgie en lisant l'amusant bouquin intitulé : "La pharmacie des produits culte" (*) ! Tous ces vieux remèdes que tous les plus de cinquante ans ont pu connaître chez leurs parents, et chez eux ensuite ! Certains sont très anciens, comme l'Eau de Mélisse des Carmes-Boyer qui date de 1611, qui existe toujours, et dont j'ai toujours un petit flacon dans ma trousse de toilette (avec les sucres qui vont avec) parce que c'est souverain quand quelque chose ne passe pas bien ou qu'on a fait des abus alimentaires.

Ah l'Essence Algérienne quand on est fort enrhumé, il suffit de quelques gouttes sur un mouchoir, on le respire, et, tout va tout de suite mieux au niveau du nez. Quand on me l'avait conseillé (une vieille dame) j'avais cru à une plaisanterie, avec un nom pareil, faut dire.. et avais timidement demandé au pharmacien, prête à lui dire que c'était pour une personne âgée... vous savez... quand il m'a tendu la boîte où se trouve le petit flacon. Cette spécialité a été créée à la fin du XIXe siècle par un pharmacien du Pas-de-Calais (pas tout près de l'Algérie), et est toujours vendue plus d'un siècle plus tard.

La Jouvence de l'Abbé Soury, qui date de la fin du XVIIIe siècle, le sirop Euphon, beaucoup plus récent (1930 tout de même), le Pétrole Hahn, de 1885, les Dragées Fuca remises au goût du jour (si on peut dire) par Coluche en 1979 mais qui existaient depuis les années trente, et bien d'autres que l'on trouve toujours en pharmacie, que l'on utilise toujours et qui ont la même forme depuis leur création. Seule l'Aspirine Usine du Rhône, qui faisait elle-aussi partie de la réserve de tout ménage d'autrefois a plus ou moins changé d'apparence ou a été déclinée dans de nombreuses spécialités variées. Son homologue, la Kalmine, elle, a cessé d'être commercialisée en 1993.

Tous ces médicaments n'étaient pas bien chers, toute armoire à pharmacie familiale en contenait. Ils servaient à soulager fièvres, douleurs, indigestions, à l'instar de la tisane Boldoflorine ("la Boldoflorine, la Boldoflorine, la bonne tisane pour le foie" entendait-on au moment de la réclame à la radio dans les années cinquante et à la télé ensuite) ou des fameuses Pastilles Rennie (1920). C'est d'ailleurs toujours amusant de voir les vieilles affiches publicitaires et c'est là qu'on se dit que le monde a bien changé, et qu'on ne vanterait plus ces spécialités ainsi, même si on les consomme toujours.... Mais, ne font-elles pas partie du patrimoine ?

(*) Carole Hardoüin et Sabine Jaeannin - Editions France-Loisirs - mars 2014

23 avr. 2014

Chers américains !

Quand on veut aller passer quelques jours ou semaines de vacances aux États-Unis, ça a quelque chose du parcours du combattant. Je ne parle pas des réservations vols, hôtels, voiture, tout ça, c'est comme partout ailleurs, et ça ne présente pas de difficultés particulières. Mais pour poser le pied sur le territoire américain, là, c'est une autre histoire.

Il faut un passeport, ce qui est normal, et qui suffit à tout autre pays, mais pas chez eux. Il faut en plus remplir en ligne un formulaire nommé ESTA où il est demandé nom, prénom, numéro de passeport, dans lequel il faut donner des réponses à des questions étonnantes comme par exemple :

 - Souffrez-vous de maladies infectieuses (syphilis, tuberculose)  ou mentales ? Êtes-vous toxicomane ?

- Avez-vous autrefois été impliqué(e), ou êtes-vous maintenant impliqué(e), dans des activités d’espionnage ou de sabotage ; de terrorisme ; de génocide ; ou, entre 1933 et 1945, avez-vous participé, de quelque façon que ce soit, à des persécutions perpétrées au nom de l’Allemagne nazie ou de ses alliés ? (*)

- Avez-vous retenu, volontairement ou par la force, un enfant dont le droit de garde avait été confié à un ressortissant américain, ou avez-vous empêché ledit ressortissant d’exercer son droit de garde ?

- Demandez-vous l’admission aux Etats-Unis dans l’intention de vous livrer à des activités criminelles ou immorales ? (**)

On tire la langue pour ne pas se tromper en remplissant le formulaire, passeport d'une main, carte bancaire de l'autre (oui, ça coûte 14 euros par demande, y a pas de petit profit..). Et on finit par recevoir "demande acceptée, bon voyage". Mais c'est pas fini.. Cette autorisation est demandée à l'embarquement, dans l'avion, on vous remet le fameux formulaire I-94W qu'il faut remplir (***) sans se gourer d'un iota sous peine d'être refoulé par un agent de l'immigration souvent peu aimable, à la fin de la queue des passagers qui débarquent, avec ordre de refaire sa copie. Sur ce papier, il faudra répéter les mêmes choses, que l'on n'est pas toxicomane ni nazi, que l'on ne vient pas pour assassiner monsieur Obama, etc... Autrefois, il fallait aussi attester que l'on n'avait pas vécu dans un ranch depuis 18 mois, et qu'on n'était pas adhérent au Parti Communiste, mais ça, ils l'ont supprimé apparemment.

Parfois, le préposé à l'immigration demande si l'on vient pour des vacances ou pour travailler, et où on loge. Si le fonctionnaire a tous les papiers qu'il veut, il prend en plus les empreintes digitales et une photo. Quand enfin, il donne un violent coup de tampon sur un des feuillets du passeport, on peut dire ouf, le plus dur est fait. Le passage à la douane, lui, n'est qu'une formalité rapide.

Ayant eu l'occasion de voyager dans quelques pays étrangers hors de l'Europe, je n'ai jamais vu une administration aussi tatillonne, même pas en Russie (****) ! Mais parfois quand même, on tombe sur des fonctionnaires de bonne humeur, et même aimables, oui ils en ont quelques uns, qui vous disent en vous rendant votre passeport : have a good trip, au rivoirrr ! Avec un sourire en plus !

Par contre, une fois passé ce laborieux contrôle, on se retrouve totalement libres d'aller et de venir, de rouler en voiture, de prendre le métro, de se paumer dans l'Empire State Building et d'arriver dans un lieu non ouvert aux touristes sans se faire le moins du monde engueuler, de faire des photos dans les musées, de louper un embranchement et de faire une manœuvre sauvage sans recevoir des noms d'oiseau des autres usagers de la route, ce qui serait impensable en France, et surtout, surtout, de savourer les extraordinaires paysages et l'immensité de ce pays, la facilité de vie là-bas (pour des touristes en tous cas), et la fascination qu'il exerce au point qu'après une dizaine de voyages aux USA, j'ai toujours envie d'y retourner !



(*) Celui qui aurait eu l'âge à l'époque de perpétrer des persécutions au nom de l'Allemagne nazie, donc, qui aurait eu environ 20 ans en 1940, n'aurait plus guère l'âge de voyager....
(**) Ça me fait penser à mon tout premier voyage là-bas, en 1991, où un fonctionnaire nous avait demandé si nous transportions dans notre bagage à mains une grenade.... Certes, c'était pendant la Guerre du Golfe... Nous avions répondu non évidemment (une grenade, c'est bien trop lourd dans un sac à mains voyons...) et il nous avait répondu, all right, go ! Sans plus de vérifications... Mais c'était avant 2001 !
(***) Je ne sais plus si ESTA remplace I-94W ou s'il faut les deux, mon dernier voyage là-bas remontant à 2009, mais si c'est toujours le cas, il vaut mieux demander plusieurs formulaires à l'hôtesse, histoire de faire un brouillon, d'autant plus qu'elles vous refilent ça juste quand les manœuvres d'atterrissage débutent et que les oreilles commencent à se boucher, ce qui ne facilite pas la concentration.
(****) Qu'en est-il pour un étranger qui vient passer ses vacances en France ? Je n'en sais rien !



 

19 avr. 2014

Une aventure risquée

Y en a des qui prennent sans aucun souci le métro à Moscou ou à Buenos-Aires alors qu'ils ne parlent ni le russe ni l'espagnol, qui empruntent les lignes aériennes intérieures d'Afrique du Sud, ou le train dans l'ouest anglophone du Canada, mais quand il s'agit de prendre le RER pour se rendre de la gare d'Austerlitz dans une banlieue proche, là, c'est la panique !

Mais comment ça marche ce truc ? Ça n'existait pas de mon temps... Faut prendre les billets où ? Et quel est le bon quai pour attendre la rame ? Ah, il y a des écrans de télé qui annoncent les directions, lequel faut-il regarder ? Et c'est quoi ce truc, le résultat de l'union d'un train de banlieue et d'un métro ? Où voit-on les noms des gares ? Toutes interrogations métaphysiques qui plongent les imprudents voyageurs dans les affres de l'angoisse... Et pourtant, on s'était renseigné, sur Internet, pour savoir quel RER il fallait prendre, auprès des copains pour lesquels ce moyen de transport est une évidence, mais ça n'empêchait pas le pincement au cœur et l'inquiétude profonde en se demandant si on allait arriver à l'endroit souhaité et non pas aux confins de l'Antarctique !

Eh bien, on n'est pas mort ! On a pris le bon train après avoir trouvé le guichet de vente des billets, on est arrivé à la bonne gare, et on n'était pas peu fier ! Du coup, on a décidé de recommencer, de reprendre le RER C pour aller au sud de Paris, comme on faisait autrefois quand on prenait le train de banlieue, et même, suprême témérité, on se demande si on ne va pas essayer un jour de prendre le RER A ou B !! Là, ce serait une aventure rudement risquée, pleine de périls et d'angoisse, dont on se souviendrait, si jamais on n'en réchappe, comme d'un exploit impressionnant !

16 avr. 2014

De la vigne et du vin

Autrefois....

Aujourd'hui

Du vin, il s'en fait partout dans le monde, et depuis bien longtemps dans certaines régions, n'est-ce pas un des symboles du Christianisme ? On cultive la vigne dans une grande partie de l'Europe, au nord et au sud de l'Afrique, en Australie, en Amérique du nord et du sud, etc... Et si c'est en France qu'on fait le meilleur vin, particulièrement en Bourgogne (*), il y a de bons crus ailleurs aussi. J'ai ainsi pu me régaler d'un vin blanc très agréable élevé en Colombie-Britannique, d'un Malbeck plein de panache en Argentine, sans oublier les inoubliables vins de Paarl en Afrique du Sud.

Pour revenir en France, si actuellement la production de vin est cantonnée dans certaines régions bien connues, autrefois, jusqu'au XIXe siècle, il s'en cultivait partout, y compris en Normandie, qui est pourtant plutôt réputée pour son cidre que pour ses vignobles. Sur les coteaux de la Seine, aux Andelys, à Vernon, et ailleurs, la vigne poussait, c'était le cas aussi en Basse-Normandie, vers Avranches ou dans l'Orne. Ce n'étaient pas forcément de grands crus, la consommation devait être plus locale qu'internationale, mais ça produisait.... Seulement le phylloxéra a sévi, et le vignoble normand a vécu ! Il reste quand même un îlot de résistance aux environs de Saint-Pierre-sur-Dives, dans le Calvados (**) où un vigneron tenace a réussi, sur un terroir particulièrement bien adapté, à produire un vin de qualité, que l'on peut trouver sur place, mais aussi dans des boutiques de produits du terroir normand (***).

Je me souviens de mon grand père, vigneron dans le Languedoc, qui se refusait à admettre qu'on puisse faire du vin au Nord de la France (et pour lui, comme pour les joueurs de cartes de Pagnol, le Nord, ça commence à Lyon...), qu'aurait-il pensé si on lui avait appris qu'on faisait du vin au Canada (il est vrai que l'Ontario est à peine plus au nord que la Champagne) voire en Normandie ! "Mentèire" qu'il m'aurait dit !

Pasteur a dit : "le vin peut-être à bon droit considéré comme la plus saine, la plus hygiénique des boissons"

Le professeur Barnard a dit aussi : "Le vin rouge absorbé en petite quantité nous protège des problèmes cardio-vasculaires provoqués par le cholestérol et réduit le risque d'infarctus. La peau du raisin avec lequel il est fermenté contient un important pourcentage de substances qui empêchent le cholestérol de se déposer en plaques qui obstruent la circulation et provoquent infarctus et thromboses."

De façon générale, une consommation modérée de vin allonge l'espérance de vie d'une manière très significative, mais tout est dans le mot "modéré" ! Déguster quelques gorgées de Vosnes-Romanée est un plaisir rare (dans tous les sens du terme vu le prix que ça coûte..), boire un verre de Chablis avec un plateau de fruits de mer aussi (et déjà plus abordable), par contre, s'enfiler un litre de Gévéor avant de conduire sa voiture..... Là, pour sa santé et la survie des autres, ça ne le fait pas !

Avec tout ça, à la bonne vôtre !

Les deux illustrations représentent la mairie de Saint-Marcel (Eure), au début du XXe siècle, avec ses vignobles en échalas, et maintenant alors que les fleurs ont remplacé les ceps de vigne. 

(*) Avis totalement partial et tout à fait personnel :-)
(**) Un comble, faire du vin dans le Calvados.....
(***) Ou en commande sur leur site . Publicité gratuite, ils ne m'ont pas offert un carton de leur production :-(

15 avr. 2014

Opération SNCF Voisins à bord


Mais de quoi on se mêle ? Ne voilà-t-il pas que la SNCF veut instaurer la convivialité sur ses trains ! Aider une vieille dame à déplacer sa valise, dire bonjour et pardon au monsieur à côté duquel on s'assied en le bousculant involontairement, changer de place pour laisser deux amis ensemble, ça on le faisait déjà, c'est de la toute simple vie sociale que tout le monde pratique ou devrait pratiquer, c'est à l'école et à la maison que ça s'apprend, ou que ça devrait s'apprendre, mais qu'est-ce que c'est que ce "mieux vivre ensemble" que l'on veut rendre moralement obligatoire ?

Je vais devoir faire un sourire au démon en culottes courtes qui hurle, flanque ses jouets partout, et me donne des coups de pied dans les jambes chaque fois qu'il se déplace sous l'œil attendri de ses parents qui trouvent normal que leur chef d'œuvre puisse s'exprimer librement ? Je vais devoir faire la conversation à ma voisine qui tient à me faire part des moindres détails de ses déboires de santé ou des turpitudes de sa belle-fille que je vous le dis moi, Madame, que c'est une moins que rien qui ne méritait pas mon fils ? Que je me réjouisse à l'idée de partager les conversations téléphoniques interminables de mon voisin détaillant les turpitudes de son abruti de chef de service en compatissant avec un sourire de connivence qui se voudrait spontané ?

Et quoi encore ? Déjà qu'il faut subir les retards (si fréquents), l'inconfort (certes, on est mieux en première sur un TGV qu'en seconde dans un TER bondé), les odeurs (faut pas fumer, c'est interdit, mais si vous ne vous lavez pas, là, c'est normal et tout à fait toléré), les conversations à (très) haute voix entre deux mamies sourdes, les boum boum wah wah boum boum du baladeur de l'ado dont les écouteurs ne sont pas étanches, des pleurs du bébé énervé, en plus il faudrait faire des sourires, adresser des paroles aimables à tous ces gens qui se comportent dans un lieu public comme en terrain conquis ? Et quoi encore ?

Dans le train j'aime à écouter de la musique (oui, mes écouteurs sont étanches, et le concerto pour clarinette de Mozart fait moins de bruit qu'un rap endiablé), regarder un documentaire, lire tranquillement, somnoler, découvrir le paysage, mais pas forcément engager la conversation avec mon voisin et échanger des banalités sans le moindre intérêt parce que le dit voisin a oublié d'acheter un magazine avant de partir et qu'il s'ennuie.

Déjà, si tout le monde savait dire bonjour, merci, pardon, et avait assez de savoir-vivre pour tenir la porte à celui qui est encombré de bagages, ou pour ne pas importuner son prochain par son égoïsme et son impolitesse, on aurait fait un grand pas, et on ne serait pas obligé de prêcher une convivialité factice qui comme par enchantement, gommerait toute absence d'éducation.

Mais qu'ai-je dit là ? EDUCATION ??? C'est un gros mot n'est-ce pas ? Je vous demande pardon :-)

14 avr. 2014

Un dimanche à Fourvières

Sous un soleil estival, avec juste ce qu'il faut de brise pour se rafraîchir ! De l'esplanade, on a une très belle vue sur Lyon, et si le monument n'est pas d'une beauté architecturale remarquable (le Sacré-Cœur non plus d'ailleurs), il n'en demeure pas moins emblématique de cette belle ville de Lyon où il y a toujours quelque chose à découvrir.

Une tour de la basilique qui se détache sur le ciel tout bleu

Lyon dans la brume matinale, au premier plan la primatiale Saint Jean, plus loin, la place Bellecour

La tour Eiffel locale

9 avr. 2014

Retour au basique

Après quelques soucis avec un nouveau téléphone dont la batterie, au bout de trois mois d'existence, se déchargeait en quelques heures, et un peu effarée devant le prix de ces petites merveilles de technologie, je suis revenue à un appareil basique, d'un prix acceptable, et qui fait ce que je veux qu'il fasse, sans me proposer ce qui ne m'intéresse pas !

Un smartphone ça doit d'abord pouvoir téléphoner ! C'est quand même sa fonction première, et aussi envoyer et recevoir des SMS, parce que c'est bien pratique. Ça doit aussi synchroniser l'agenda, et recevoir/envoyer les mails. Enfin, ça doit avoir une autonomie de plusieurs jours sans que l'on soit obligé de courir après une prise de courant. Voilà, le cahier des charges était simple. Je ne prends pas de photos avec un smartphone, je préfère mon APN, et avoir une machine avec un processeur machin-bidule, un écran à ch*** partout, et devoir le recharger tous les soirs au minimum, non, j'ai déjà eu, et le rapport bénéfice/astreinte n'est pas en faveur du bénéfice. Quant à surfer sur Internet, encore faudrait-il que notre France profonde ait une 3g correcte partout, ce qui est bien loin d'être le cas, alors, at home, les 27 pouces de l'IMac sont quand même plus agréables que l'écran du smartphone et tant qu'à faire qu'à utiliser une connexion wi-fi lors d'un déplacement, tant vaut le faire sur la tablette, c'est quand même plus confortable.

Donc voilà un petit nouveau, aux yeux bridés, comme bon nombre de ses semblables, qui ne passe pas son temps à pleurer après des électrons, qui est tout simple d'emploi, facile à configurer et à paramétrer, orné d'une belle photo en fond d'écran transmise par bluetooth depuis l'ordinateur de bureau, en compagnie duquel j'espère faire un bon bout de chemin !

6 avr. 2014

Week-end musical


On commence par un concert de musique variée donné par les élèves et anciens élèves du Conservatoire régional de Versailles, une trentaine de jeunes musiciens qui offrent des œuvres de Liszt, Dvorak, Sibelius. Certes, ce n'est pas l'Orchestre philharmonique de Berlin, mais on sent leur plaisir à jouer ensemble et on apprécie leur talent musical.

On continue, le lendemain, par Don Giovanni de Mozart. Là non plus, ce n'est pas l'Opéra de Paris ni celui de Milan, ce n'est qu'une modeste salle locale, mais si la mise en scène est assez calamiteuse, les voix sont de qualité, et la musique.... (comment peut-on se lasser d'écouter Mozart ?) Même si j'ai quand même une grosse préférence pour la Flûte enchantée.


Eh bien, ça fait plaisir d'entendre de la vraie musique, pas des mp3 au bitrate étroit, ni des bribes sonores écoutées depuis France-musiques sur la radio en allant chercher le journal, ou des CDs sur une chaîne essoufflée..



Si le jeune orchestre qui se nomme Alborada autorise les photos, il n'en est pas de même pour le théâtre local qui proposait Don Juan, donc, l'illustration ci-dessus provient de la page de Wikipédia sur ce sujet.

4 avr. 2014

De la couleur des yeux du conducteur de la locomotive


Vous souhaitez prendre un billet de TGV pour aller de Paris à Marseille. Quoi de plus simple ? Il suffit de vous rendre au guichet de la gare la plus proche (ou sur Internet, mais là, vous n'aurez pas droit à la savoureuse discussion avec l'employée..) et de sortir votre porte-monnaie ou votre carte bancaire. Mais....

Vous avez une carte de réduction ? Eh bien, ce sera 80 euros, par contre, si vous partez la veille, ce sera 60... Attendez que je regarde, ah oui, si vous prenez le train de 8h05, c'est 70. Vous voulez partir en début d'après-midi ? J'ai un 14h30 mais à 120 euros, on abandonne, je cherche s'il y a mieux, oui, mais il faudrait partir demain, j'ai un 50 euros à l'heure qui vous intéresse, en non échangeable, et 75 si vous voulez le modifier. Ah mais vous avez une carte de fidélité, vous avez votre code privilège ? Oui ? Parce que comme vous avez déjà fait un certain nombre de voyages, vous bénéficiez d'une remise de 10% .... Et ça peut durer un certain temps, tant pis pour celui qui est derrière et qui voudrait un billet pour le train qui part dans quelques minutes !

Une fois le billet choisi au meilleur prix pour la date et l'horaire demandés, si par malheur vous voulez louer une voiture à l'arrivée (et la SNCF fait ça aussi, ainsi que les réservations d'hôtel, ce qui est tout à fait normal pour un transporteur national, n'est-ce pas ?), le dialogue continue. Petite auto ? Non, moyenne ? Alors, ce sera tant par jour, mais avec 10% de moins parce que vous avez telle carte de réduction, et si vous voulez l'assurance machin, ce sera tant de plus, alors qu'elle est offerte pour la catégorie inférieure....

Cette seconde étape franchie, en espérant qu'en plus, vous ne souhaitiez pas réserver un hôtel (quelle catégorie ? Demi-pension ? Celui-là a un parking, celui-là fait le petit déjeuner gratuit, etc..), vous pouvez enfin récupérer vos précieux sésames en carton sauf que.... Dites, vous voulez un billet électronique ? Dans ce cas, il vous suffit de présenter le coupon et votre carte d'identité (sans oublier votre carte de réduction), ou pas ? Non, ça ne donne pas lieu à réduction... Ouf !

Alors, si on vous demande, ça coûte combien un Paris-Marseille ? Vous êtes incapable de répondre. Ça dépend, s'il y a du vent, si le conducteur de la motrice a les yeux bleus ou marrons, si on part le lundi ou le jeudi, si on a plus ou moins de 60 ans, s'il fait beau à Marseille ou s'il pleut à Paris, si la CGT est d'accord ou pas avec SUD Rail, etc...

Où est le temps du bon vieux Chaix, que l'on consultait pour voir le horaires et les tarifs, ces derniers dépendant du kilométrage parcouru. Il n'y avait qu'un paramètre à prendre en compte : première, seconde ou troisième classe. Il faut dire aussi qu'il n'y avait pas trente-six sortes de trains, pas de TGV, TER, InterCités, Téoz, etc.. à peine si on faisait le distinguo entre Rapide et Express, train avec couchettes ou sans, mais il fallait "un certain temps" pour aller de Paris à Marseille, alors que maintenant, en à peine plus de 3h on est arrivé ! Le progrès dans la complexification ?

Précision : les sommes indiquées ne correspondent à rien, et sont totalement inventées. Les employés de "ma" gare sont toujours aimables, patients, souriants, que c'est un plaisir d'aller leur acheter ses billets, même si eux-mêmes ne se retrouvent pas toujours dans l'inextricable fouillis des tarifs SNCF !

L'image d'illustration représente un train "pas comme les autres", le train touristique de la compagnie canadienne VIA, qui fait Toronto-Vancouver en quatre jours en traversant l'Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan, l'Alberta et la Colombie Britannique. Ici en gare de Winnipeg.