Actuellement, qui, le matin, sort de chez lui pour aller acheter le journal, qu'il va lire à la terrasse d'un bistrot devant un express ? En dehors de l'image du monsieur qui sirote son café (ou sa petite côte, ou son blanc sec, c'est selon les goûts..) en lisant son journal, qui va encore acheter son quotidien tous les matins ? De moins en moins de gens, paraît-il et des gens de plus en plus vieux, la tranche des 18-35 ans étant la plus réfractaire à ce type de media d'information.
Quelques chiffres concernant quatre grands quotidiens nationaux entre 1980 et 2013 :
Le Monde = 445 000 275 310
Le Figaro = 311 000 317 225
L'Humanité = 142 000 40 562
Libération = 101 616 96 834
On constate qu'à part Le Figaro qui a à peine augmenté son tirage, tous les autres sont en chute libre. On connaît bien les difficultés du Monde, et encore plus celles de Libération qui agonise au milieu des convulsions entre plans sociaux, grèves et reprises aléatoires. On se souvient de France-Soir, mort sous forme papier depuis 2012. Quant à l'Humanité, son cas est un peu particulier, mais sa chute est tout aussi inexorable.
Où sont les tirages du Petit journal (1863-1944) qui sortait un million d'exemplaires en 1890 ? Il coûtait 5 centimes, et proposait de l'information nationale et internationale, mais aussi faits divers et feuilletons. Certes, si pendant longtemps, la presse papier quotidienne a été le principal vecteur de diffusion de l'information, les choses ont bien changé depuis. Par la radio, déjà, qui apportait au domicile des gens les nouvelles toutes chaudes, puis par la télévision avec le sacro-saint 20h de TF1, qui était "parole d'Evangile" pour beaucoup, et enfin par Internet où l'on butine plus qu'on analyse, des masses de news qui arrivent en rafale par le biais des sites de presse ou des réseaux sociaux ce qui a fait dire à M. Rémy Pfimlin, directeur général des Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP) : « Avez-vous dernièrement appris une information inédite par voie de presse ? »
La crise de la presse écrite quotidienne est profonde, elle tient autant à la baisse des revenus publicitaires, aux coûts d'impression élevés, à la fermeture de nombreux points de vente qu'à la désaffection du lectorat qui privilégie des formes plus "modernes" d'information et a les outils nécessaires (smartphones, tablettes, etc.) pour accéder à toute information qui l'intéresse.
Il reste tout de même les gratuits, ceux qu'on récupère avant de prendre le métro, qui seront lus pendant le trajet et jetés à la sortie. Comme le dit monsieur Bozo, président de "20 minutes", il ne s'agit pas d'une presse d'opinion, mais d'éléments d'actualité bruts : « Nous faisons du « hard news » c'est-à-dire des faits sans commentaires, avec une information brute, des chiffres, des faits et un visuel. Nous ne prenons pas position politiquement, nous laissons le lecteur se forger son opinion à partir des faits. ». Si on en juge par le nombre de gens que l'on croise dans les transports en commun en train de lire leur numéro de Metro News ou Direct Matin, il semble que le concept fonctionne plutôt bien, en tous cas pour les gens des villes.
Avec tout ça dans ma campagne, faut aller au bar-tabac-journaux le plus proche avant 11h sinon, il n'y a plus de journaux, et il faut faire quelques kilomètres de plus pour les trouver, ce qui est sans doute moins écologique que de récupérer les infos sur Internet, mais plus agréable à lire ; il est vrai que je ne fais pas partie des moins de 40 ans....
Quelques chiffres concernant quatre grands quotidiens nationaux entre 1980 et 2013 :
Le Monde = 445 000 275 310
Le Figaro = 311 000 317 225
L'Humanité = 142 000 40 562
Libération = 101 616 96 834
On constate qu'à part Le Figaro qui a à peine augmenté son tirage, tous les autres sont en chute libre. On connaît bien les difficultés du Monde, et encore plus celles de Libération qui agonise au milieu des convulsions entre plans sociaux, grèves et reprises aléatoires. On se souvient de France-Soir, mort sous forme papier depuis 2012. Quant à l'Humanité, son cas est un peu particulier, mais sa chute est tout aussi inexorable.
Où sont les tirages du Petit journal (1863-1944) qui sortait un million d'exemplaires en 1890 ? Il coûtait 5 centimes, et proposait de l'information nationale et internationale, mais aussi faits divers et feuilletons. Certes, si pendant longtemps, la presse papier quotidienne a été le principal vecteur de diffusion de l'information, les choses ont bien changé depuis. Par la radio, déjà, qui apportait au domicile des gens les nouvelles toutes chaudes, puis par la télévision avec le sacro-saint 20h de TF1, qui était "parole d'Evangile" pour beaucoup, et enfin par Internet où l'on butine plus qu'on analyse, des masses de news qui arrivent en rafale par le biais des sites de presse ou des réseaux sociaux ce qui a fait dire à M. Rémy Pfimlin, directeur général des Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP) : « Avez-vous dernièrement appris une information inédite par voie de presse ? »
La crise de la presse écrite quotidienne est profonde, elle tient autant à la baisse des revenus publicitaires, aux coûts d'impression élevés, à la fermeture de nombreux points de vente qu'à la désaffection du lectorat qui privilégie des formes plus "modernes" d'information et a les outils nécessaires (smartphones, tablettes, etc.) pour accéder à toute information qui l'intéresse.
Il reste tout de même les gratuits, ceux qu'on récupère avant de prendre le métro, qui seront lus pendant le trajet et jetés à la sortie. Comme le dit monsieur Bozo, président de "20 minutes", il ne s'agit pas d'une presse d'opinion, mais d'éléments d'actualité bruts : « Nous faisons du « hard news » c'est-à-dire des faits sans commentaires, avec une information brute, des chiffres, des faits et un visuel. Nous ne prenons pas position politiquement, nous laissons le lecteur se forger son opinion à partir des faits. ». Si on en juge par le nombre de gens que l'on croise dans les transports en commun en train de lire leur numéro de Metro News ou Direct Matin, il semble que le concept fonctionne plutôt bien, en tous cas pour les gens des villes.
Avec tout ça dans ma campagne, faut aller au bar-tabac-journaux le plus proche avant 11h sinon, il n'y a plus de journaux, et il faut faire quelques kilomètres de plus pour les trouver, ce qui est sans doute moins écologique que de récupérer les infos sur Internet, mais plus agréable à lire ; il est vrai que je ne fais pas partie des moins de 40 ans....
L'illustration provient de l'article Le Petit Journal sur Wikipédia.
2 commentaires:
Je dois être l'un des rares de la tranche d'âge que tu mentionnes à encore lire la presse écrite sur support papier, sans doute parce que je suis dans le milieu, tout bonnement. Et encore, de moins en moins, puisque je ne suis abonné au Monde que sur format numérique (ce qui est logique, en fait : dans ma lointaine province, le quotidien dit "du soir", mais qui paraît plutôt en début d'après-midi, n'arrive dans les kiosques que le lendemain).
C'est d'ailleurs sur ce point que je voudrais rebondir : je ne pense pas que la presse quotidienne écrite meurt. Je dirais plutôt qu'elle se réinvente, tout simplement sous un format numérique. Pour reprendre l'exemple du Monde, le journal a publié quelques chiffres intéressants à propos de leurs abonnements : il n'y a plus que 20% des abonnés à l'être au format papier, 80% ayant donc choisi exclusivement la version numérique. Un ratio important.
De fait, selon une étude publiée récemment par je ne sais plus quel universitaire, la disparition totale du format papier, sauf exceptions très particulières (du genre Le Canard enchaîné) est prévue dans les pays occidentaux à l'horizon 2030. Ce qui ne signifie pas la disparition des titres, ceux-ci auront simplement été totalement dématérialisés.
C'est déjà le cas, aux États-Unis, pour un titre assez connu : depuis deux ans, le Boston Globe a disparu des kiosques et n'existe plus que sur Internet. Ce sont les pionniers, cette évolution apparaissant comme inéluctable pour l'ensemble de la presse écrite.
Sur le plan de l'information, c'est même inéluctable. Aujourd'hui, la presse écrite quotidienne est déjà en retard de plusieurs trains, avec la circulation désormais quasiment instantanée de l'information. Ils l'ont déjà compris : Le Figaro et Le Monde font de plus en plus d'enquêtes et de sujets magazine, au détriment de l'information brute que les gens auront déjà eu la veille sur Internet ou les chaînes d'information en continu. Si on regarde d'ailleurs les sites du Monde et eu Figaro, avec contenu payant, on s'aperçoit que les articles informatifs sont sur le site, alors que la version papier apparaît de plus en plus comme un complément en proposant des sujets plus approfondis. C'est probablement le bon modèle, en tout cas celui qui s'adapte à l'époque.
Moi vous bats tous, car je lis la presse de 1918 (non c'est pas une blague) => Collection.
En général, je lis pas de grands quotidiens, mais en prenant les transports en commun, ça m'arrive de prendre un Metro, 20 Minutes, Tendance Ouest ou Côté Rouen (certains diront : "facile, c'est gratuit"^^)
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